Viticulteurs et arboriculteurs : lutte contre le gel avec 250 à 400 bougies/ha

"Il faut mettre entre 250 et 400 bougies à l'hectare" : face au gel tardif, ces producteurs de fruits et de vin usent de tous les moyens
          Alors qu'un gros coup de froid touche une large partie de la France, les viticulteurs et arboriculteurs craignent des dégâts irréversibles sur leurs cultures. Chacun s'adapte donc pour se prémunir comme il peut des risques que fait courir le gel.

En France, de nombreuses régions sont actuellement touchées par une vague de froid intense, ce qui préoccupe grandement les professionnels de la viticulture et de l’arboriculture. En effet, ces derniers redoutent les conséquences désastreuses que le gel pourrait avoir sur leurs récoltes. Face à cette situation, les agriculteurs mettent en place diverses stratégies pour protéger leurs cultures et limiter les dommages occasionnés par les températures glaciales. Cette période hivernale difficile les pousse à redoubler de vigilance et à adopter des mesures préventives afin de préserver leur production.

Une semaine à haut risque pour les agriculteurs face au gel

Une nouvelle semaine commence avec des craintes pour de nombreux agriculteurs, en raison de la menace d’un gel tardif. Les agriculteurs redoutent particulièrement les « deux nuits les plus froides » prévues pour « lundi et mardi », comme l’a averti le vice-président de la FNSEA. En effet, des températures négatives pendant la floraison peuvent entraîner des pertes de récoltes importantes, en particulier pour les vignerons et les arboriculteurs. Certains ont opté pour l’arrosage de leurs arbres pour éviter le gel, mais ce n’est pas une solution viable pour tous.

Dans la région parisienne, Pauline et son mari se préparent à surveiller leur verger de près ces prochaines nuits. Dès que le thermomètre atteint 1 degré, ils doivent se lever pour allumer des bougies, la seule solution disponible – bien que coûteuse – car leur exploitation ne dispose pas de suffisamment d’eau pour l’arrosage. « Il faut placer entre 250 et 400 bougies par hectare, ce qui représente environ une dizaine d’euros par bougie. Elles doivent brûler pendant 8 heures. Nous ne pouvons pas couvrir tout notre verger de cinq hectares, donc nous devons faire des choix pour protéger les arbres les plus précieux », explique Pauline, qui a récemment souscrit une assurance récolte pour la première fois.

Pour sa part, Frédéric a fait le choix de ne pas souscrire d’assurance ni d’arrosage ni de bougies pour ses neuf hectares de pommes et poires. Son verger, planté en 2016, est composé de variétés tardives qui lui ont permis jusqu’à présent d’éviter les dommages du gel. Cependant, il est moins confiant cette année : « Je dois avouer que je suis inquiet en regardant les températures. Même si j’ai des variétés tardives, je suis actuellement en pleine floraison. Tant que la température ne descend pas en dessous de zéro degré, tout ira bien, mais dans le cas contraire, je serai assez préoccupé », confie-t-il.

La présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), Françoise Roch, a souligné sur franceinfo que les aides pour faire face au gel étaient « extrêmement faibles » et « inadaptées », alors que les mesures de protection sont « relativement chères ». La semaine s’annonce donc froide, avec des risques de gel persistants jusqu’au jeudi 25 avril sur une grande partie du territoire.

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