Urgence à la maison d’arrêt de Tarbes : violences physiques et psychologiques rapportées, enquête en cours

A la maison d'arrêt de Tarbes, des recommandations en urgence émises après "des violences physiques et psychologiques" rapportées sur des détenus
          La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonce, à la suite de visites inopinées en mars dans cette prison, de "nombreux dysfonctionnements entraînant des atteintes graves aux droits des personnes qui y sont détenues". Une enquête judiciaire est en cours, selon le ministre de la Justice.

Lors de visites surprises effectuées en mars dans une prison, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a mis en lumière de multiples problèmes qui compromettent sérieusement les droits des détenus. Ces dysfonctionnements ont été dénoncés et une enquête judiciaire est en cours, comme l’a indiqué le ministre de la Justice.

Violences physiques et psychologiques à la maison d’arrêt de Tarbes

Des contrôleurs des lieux de privation de liberté ont recueilli des témoignages concordants et circonstanciés dénonçant des violences physiques et psychologiques répétées sur des détenus par une équipe de surveillants lors de deux visites inopinées à la maison d’arrêt de Tarbes en mars. Suite à ces constatations, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, a formulé des recommandations d’urgence publiées le 13 juin au Journal officiel.

Lors des visites, plus de 50 détenus ont été interrogés, soit près de 40% d’entre eux, ainsi que de nombreux professionnels. Selon les témoignages recueillis, une cellule en particulier est au cœur de ces exactions et menaces. La cellule 130 est décrite comme le lieu où les détenus sont régulièrement brutalisés et enfermés de manière arbitraire, parfois pendant des heures. La CGLPL souligne l’existence d’images de vidéosurveillance corroborant ces allégations.

Dominique Simonnot pointe également du doigt l’inertie de l’encadrement face à cette situation, ainsi qu’une atmosphère générale de désinvolture et de négligence envers les besoins des détenus, notamment en raison de la surpopulation carcérale et de la vétusté des cellules. Les contrôleurs ont noté qu’un détenu sur six doit dormir sur un matelas au sol, et qu’il arrive parfois qu’il n’y ait pas de repas complet pour tous les détenus.

Enquête judiciaire et procédure disciplinaire en cours

En réponse à ces constatations, la Contrôleure générale a demandé aux autorités de mettre fin aux violences subies par les détenus et à l’indignité de leurs conditions de détention en procédant à une inspection approfondie de l’établissement. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a répondu à cette demande le 7 mai, reconnaissant un incident grave mais exceptionnel de violence de la part d’un membre du personnel envers un détenu.

Une enquête judiciaire et une procédure disciplinaire sont en cours, et un plan de rénovation des cellules a été lancé dans l’établissement. Un audit et un plan d’action concernant la restauration pénitentiaire ont également été réalisés. Le ministre assure que la quantité de nourriture servie répond aux exigences, et qu’aucune requête ni signalement n’a été effectué par la population pénale concernant les repas.

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