La visite d’Emmanuel Macron en Guyane à partir de lundi met particulièrement l’accent sur la lutte contre les trafics.
Patrouille sur le fleuve Mohury
Naviguant à grande vitesse dans l’embouchure du Mohury en Guyane, un bateau de la gendarmerie de type Jaguar patrouille sur le fleuve. Sa mission : repérer les chercheurs d’or clandestins et les trafiquants de drogues. Les militaires, armés et prêts à agir, scrutent attentivement toute embarcation suspecte qui se déplace au fil de l’eau. « Les pirogues peuvent se cacher dans les petites criques, créant ainsi de petites rivières dans la forêt. (…) Elles vont sortir, attendre la nuit, la marée haute. C’est le jeu du chat et de la souris », explique l’adjudant Benjamin P. de la brigade de gendarmerie fluviale de Guyane.
Infiltration des trafics par des gangs brésiliens
Les trafics en Guyane sont sous l’emprise de gangs brésiliens particulièrement dangereux. Ces groupes armés appartiennent à des factions bien connues au Brésil, très influentes, qui cherchent à étendre leur contrôle sur la Guyane. Plus de 200 individus de ces gangs se seraient déjà installés dans la région. Certains d’entre eux passent à l’acte dans des règlements de compte liés au trafic de drogue. Récemment, près de Cayenne, le propriétaire d’une supérette a été abattu par un individu de nationalité brésilienne.
Le nombre d’homicides en Guyane dans ce contexte est en nette augmentation : 31 en 2021, 47 en 2022, 59 en 2023. Selon les informations des gendarmes, les factions brésiliennes ont récemment élargi leurs activités, cherchant à contrôler « l’intégralité du crime organisé ».
