Trace de blues : Frantz Duchazeau raconte la fin de Robert Johnson, légende du Deep South

Un dernier blues avant de partir
          Frantz Duchazeau trace sa route dans les marges. Celles où évoluent ses personnages, comme le bluesman Robert Johnson, figure du "Deep South". Une légende de la musique populaire américaine dont il retrace les derniers jours.

Frantz Duchazeau navigue habilement dans les zones périphériques de la société. Il s’imprègne de l’atmosphère qui entoure ses personnages, à l’image du légendaire bluesman Robert Johnson, emblème du « Deep South ». À travers son récit, l’auteur nous plonge dans les ultimes moments de ce pilier de la musique populaire américaine.

La renommée posthume

Robert Johnson a marqué l’histoire de la musique autant par son talent que par sa vie écourtée. Décédé à l’âge de 27 ans, tout comme d’autres icônes telles que Jimmy Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain ou Amy Winehouse, il est le premier de cette liste à succomber le 16 août 1938, après 3 jours de souffrance, à Greenwood, dans l’Etat du Mississipi.

Frantz Duchazeau a décidé de raconter les derniers jours de Robert Johnson. Il n’est pas le premier à s’intéresser à ce personnage en bande dessinée, mais il est certainement l’un des plus légitimes pour mettre en images l’univers du blues. Son style graphique unique, caractérisé par une encre de Chine travaillée au pinceau, captive le lecteur et fait revivre l’ambiance du Sud des Etats-Unis.

Dans sa bande dessinée, Duchazeau nous plonge dans la vie errante du bluesman, parcourant les routes de terre battue en compagnie d’un ami et de sa guitare, quand ils en ont une. De bouges miteux en villes hostiles, Robert Johnson trace sa route, échappant difficilement à son destin. Comme l’explique l’auteur lui-même : « Robert Johnson, c’est l’errance. Quoi qu’il arrive, il trace sa route. Dans un nuage de poussière et la moiteur du sud profond, le Deep South, dont il essayait de s’échapper. »

Tailler la route avec le diable

Une légende entoure la figure de Robert Johnson, certains disant qu’il aurait passé un pacte avec le diable. Les circonstances de sa mort restent floues : empoisonnement par un mari jaloux, syphilis ou pneumonie soudaine, les hypothèses sont nombreuses. Ce qui est certain, c’est que Johnson ne montera jamais sur la scène du Madison Square Garden, où la gloire l’attendait quelques jours plus tard. Il ne laisse derrière lui que quelques enregistrements, des photographies et désormais, ce récit de Frantz Duchazeau : « Les Derniers Jours de Robert Johnson », publié aux éditions Sarbacane.

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