Témoignage photoreporter kurde Ali Arkady : courage et éthique en zone de guerre

Témoigner, mais à quel prix ?
          Écrite et dessinée d'après le témoignage du photoreporter kurde irakien Ali Arkady, "L'homme qui en a trop vu", la bande dessinée de Simon Rochepeau et Isaac Wens, parle de reportage en zone de guerre, de courage et de peur, d'éthique, de complicité avec les bourreaux et de l'impérieuse nécessité de témoigner pour rendre aux victimes leur dignité.

Basée sur le récit du photoreporter kurde irakien Ali Arkady, la bande dessinée intitulée « L’homme qui en a trop vu », écrite et illustrée par Simon Rochepeau et Isaac Wens, aborde le thème du reportage en zone de conflit. Elle met en lumière les notions de courage et de peur, ainsi que les questions éthiques liées à la complicité avec les bourreaux. L’œuvre souligne également l’importance cruciale de témoigner afin de redonner aux victimes leur dignité.

Le parcours d’Ali Arkady, photoreporter irakien

Ali Arkady est un photoreporter irakien d’origine kurde. En 2017, il est récompensé par le prestigieux prix Bayeux des correspondants de guerre. Lors de la cérémonie de remise du prix, le scénariste de bande dessinée Simon Rochepeau est surpris par l’accueil mitigé réservé à Arkady par ses confrères.

De la découverte à la complicité

Simon Rochepeau est intrigué et impressionné par les photographies choquantes exposées par Ali Arkady, montrant la violence et la dégradation infligées aux suspects et prisonniers. Il décide alors d’approcher le photographe pour en savoir plus sur son histoire. Rochepeau décrit Arkady comme un homme timide, au regard doux, sombre et déterminé.

Le récit L’Homme qui en a trop vu relate les deux mois qui ont changé la vie d’Ali Arkady. En octobre et novembre 2016, il accompagne les forces irakiennes dans la libération des zones contrôlées par l’Etat islamique. Cependant, Arkady réalise que ces forces se livrent également à des exactions, tortures et meurtres.

Menacé de mort, Arkady se retrouve à devoir choisir entre sa propre survie et la continuation de son travail de témoignage. Il se retrouve alors complice des atrocités qu’il capture en photo et en vidéo.

« Il veut rendre leur dignité aux victimes. Mais pour cela, il joue pendant quelques semaines une forme de double-jeu. Complice des bourreaux, il franchit la ligne rouge de la déontologie et c’est cela qui lui sera reproché après. »

Le scénariste Simon Rochepeau,

à franceinfo

Dans la bande dessinée inspirée de cette histoire, intitulée L’Homme qui en a trop vu et publiée par les éditions Futuropolis, les auteurs Simon Rochepeau et le dessinateur Isaac Wens ont choisi de ne pas montrer les photos d’Arkady. Malgré cela, le récit graphique parvient à transmettre toute l’horreur et la tension d’un monde en chaos. Les victimes et les bourreaux sont nommés, rendant leur existence palpable. Les dialogues sont poignants, les couleurs froides, et l’ensemble du récit est saisissant.

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