Marie Guévenoux, la ministre des Outre-mer, prévoit de se rendre à Mayotte à nouveau, pour la troisième fois en moins de deux mois. L’un des points principaux de sa visite sera les discussions autour de la suppression du droit du sol, une proposition qui divise au sein de la majorité.
Révision de la Constitution à Mayotte : une mesure attendue par la population
À Mayotte, la question de la révision de la Constitution pour supprimer le droit du sol est au cœur des préoccupations. La population attend globalement cette mesure, et les élus locaux la réclament également. La ministre des Outre-mer, Marie Guévenoux, se rendra une nouvelle fois à Mayotte pour rencontrer les maires, parlementaires et conseillers départementaux mahorais afin de réaffirmer sa détermination. Prévu d’être présenté en Conseil des ministres le 22 mai, le texte devrait être adopté avant l’été, malgré les complications à Paris.
Un débat complexe à Paris
Le débat autour de la suppression du droit du sol à Mayotte a déjà commencé, et les avis sont partagés. Certains, comme le président de la commission des lois, Sacha Houlié, sont contre cette mesure. Après s’être rendu sur place avec la vice-présidente MoDem de l’Assemblée nationale, Élodie Jacquier-Laforge, ils ont constaté que l’attractivité de Mayotte ne se limite pas au droit du sol. Certains députés sont favorables à la réforme, tandis que d’autres craignent les conséquences de cette mesure sur la population mahoraise.
Des avis divergents au sein de la majorité
Si certains politiciens soutiennent la révision constitutionnelle, d’autres s’y opposent. Pour certains, le droit du sol est devenu le bouc émissaire des Mahorais, tandis que d’autres estiment que sa restriction en 2018 n’a pas eu l’effet escompté. Le gouvernement souhaite donc envoyer un signal fort aux pays de la zone en supprimant ce droit. Cependant, certains membres de la majorité sont gênés par cette remise en cause du principe du droit du sol, qu’ils considèrent comme immuable. Des tensions au sein du gouvernement et des oppositions au sein de la majorité compliquent le débat.
Des enjeux multiples
Au-delà de la question de l’immigration clandestine, la suppression du droit du sol à Mayotte soulève d’autres questions. Certains redoutent que cela remette en cause des principes fondamentaux, tandis que d’autres voient en cette mesure une réponse nécessaire à la situation de l’île. La ministre des Outre-mer devra donc convaincre les différents acteurs concernés de la pertinence de cette réforme, tout en tenant compte des spécificités de Mayotte.