Rino della Negra : footballeur du Red Star et résistant du groupe Manouchian

Témoignage



  

  
  

      

  

  
    "Il jouait au foot et derrière, il allait se battre contre les Allemands" : qui était Rino della Negra, ce footballeur du Red Star membre du groupe Manouchian ?
          Alors que Missak Manouchian et sa femme entrent au Panthéon mercredi, une plaque avec le nom de chacun des membres de leur groupe sera apposée à l'entrée du caveau. Parmi eux, Rino della Negra, joueur de football au Red Star et résistant du groupe Manouchian.

Le mercredi, Missak Manouchian et son épouse seront honorés en entrant au Panthéon. Une plaque commémorative portant les noms de tous les membres de leur groupe sera installée à l’entrée du caveau. Parmi ces résistants, on compte Rino della Negra, célèbre joueur de football au sein du Red Star, ayant activement participé aux actions de la résistance au sein du groupe Manouchian.

Missak Manouchian honoré au Panthéon

Mercredi 21 février, Missak Manouchian entre au Panthéon aux côtés de sa femme Mélinée. Cette cérémonie marque la reconnaissance d’un groupe entier de résistants. Parmi eux, Rino della Negra, ouvrier, joueur de football talentueux, et membre des francs-tireurs partisans, a combattu l’occupant nazi. Fusillé il y a 80 ans au Mont Valérien, il fait partie de ces héros de la Résistance.

L’histoire de Rino della Negra est saisissante. Ce fils d’immigrés italiens menait une double vie : joueur de football au Red Star sous son vrai nom, et résistant clandestin engagé dans de nombreuses actions contre l’occupant nazi aux côtés de ses camarades communistes et antifascistes. Ce groupe Manouchian a mené des attaques ciblées et des actes de sabotage contre l’ennemi.

Pour la famille de Rino, cette entrée au Panthéon est d’une grande importance. Patrice della Negra, son neveu, déclare : « C’est une fierté. Peut-être un peu tard, sûrement. Mes parents n’en parlaient pas, c’était tabou. Rino ne devait rien dire. Il jouait au foot et se battait ensuite contre les Allemands. À la maison, on n’en parlait jamais, sauf au cimetière. »

« Sa maman était d’un silence… On l’appelait mamie la noire, elle était toujours en noir. Son deuil, elle l’a fait toute sa vie. Je me dis : qu’est-ce qu’elle a dû souffrir cette femme, de ne pas pouvoir en parler! »

Patrice della Negra

franceinfo

Anna della Negra, la mère de Rino, a reçu par la poste les vêtements tachés de sang et criblés de balles de son fils fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien.

Les supporters du Red Star perpétuent sa mémoire

La mémoire de Rino della Negra est entretenue en grande partie par les supporters de son club, le Red Star, qui évolue en National. Au stade Bauer à Saint-Ouen, une tribune porte son nom. Dans le café voisin, un habitué répond du tac au tac à la mention de Rino della Negra : « La résistance ! Le Red Star, c’est la résistance. C’est un club mythique. »

Dans ce café nommé « L’Olympic », Dimitri Manessis, historien, nous raconte l’histoire de Rino. Il souligne l’engagement rapide de ce jeune ouvrier passionné de football dans la résistance, grâce à son milieu et à sa banlieue rouge. Les chants des supporters du Red Star perpétuent la mémoire de Rino et de ses exploits.

« Nous sommes les Red Star fans, on vient de la banlieue rouge et la Rino (le nom de la tribune) s’enflamme toujours pour l’étoile rouge (le surnom du Red Star). »

Un chant de supporters du Red Star

franceinfo

Rino et ses camarades ont été arrêtés, torturés après une traque impitoyable menée par les brigades spéciales de la police française. Ces policiers avaient pour mission de traquer la résistance communiste.

Une plaque commémorative au Panthéon pour tous les membres

Seul le cercueil de Missak Manouchian et de sa femme Mélinée entre physiquement au Panthéon. Cependant, une plaque à l’entrée du caveau portera le nom de chacun des membres du groupe. Patricia Mirralès, secrétaire d’État, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, souligne qu’il ne s’agit pas de la panthéonisation d’un seul homme, mais de tous ceux qui ont lutté et donné leur vie pour la France, malgré leur statut étranger.

Vingt-trois noms seront inscrits sur la plaque, dont ceux fusillés le 21 février 1944, mais aussi Olga Bancic, déportée et guillotinée à Stuttgart, ainsi que Joseph Epstein, le chef des francs-tireurs et partisans en région parisienne. Ces héros longtemps oubliés reçoivent enfin la reconnaissance de la patrie.

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