Les inégalités salariales et les difficultés d’accès des femmes aux postes de direction sont des problématiques persistantes en France, plaçant le pays en retard par rapport à d’autres nations européennes en matière d’égalité professionnelle entre les sexes. Catherine Bonneville-Morawski, à la tête du cabinet de conseil spécialisé dans la mixité Eragina, analyse la situation et met en lumière les obstacles rencontrés par les femmes sur le marché du travail français.
La France en retard sur l’égalité femmes-hommes au travail
La France, pionnière dans la défense du droit à l’IVG, accuse un retard considérable en matière d’égalité femmes-hommes au travail. En effet, selon une étude de l’Insee du 5 décembre, les femmes gagnent en moyenne 14,9% de moins que les hommes à travail égal. Cette disparité s’explique en partie par le manque d’accès des femmes aux postes de direction des entreprises, un domaine dans lequel les pays scandinaves excellent.
Des traditions qui freinent le changement
Selon Catherine Bonneville-Morawski, fondatrice du cabinet de conseil en mixité Eragina, les stéréotypes transmis de génération en génération ainsi que l’histoire de chaque société contribuent à freiner l’accès des femmes aux postes de pouvoir. En Lettonie et en Pologne, par exemple, les femmes ont pu prendre des postes de direction en raison du développement économique récent de ces pays. En revanche, les pays nordiques comme la Suède, la Norvège et la Finlande encouragent depuis longtemps la participation des femmes aux postes de direction.
Un système fiscal familial qui accentue les inégalités
La fiscalité individuelle en Suède et en Finlande met en avant l’égalité des sexes en traitant chaque individu de manière indépendante. En revanche, en France, les avantages fiscaux liés à la famille peuvent renforcer les inégalités, en particulier dans un contexte de disparités salariales. Par exemple, dans un couple où la femme gagne moins que l’homme, c’est souvent elle qui doit gérer les tâches domestiques, ce qui peut entraver sa carrière professionnelle.
Un modèle de congé parental à revoir
En Suède, le congé parental rémunéré permet aux couples de se partager jusqu’à 480 jours, favorisant ainsi une répartition plus équitable des responsabilités familiales entre les deux parents. En France, bien que le congé paternité ait été récemment étendu à 28 jours, le congé parental, peu rémunéré, est principalement utilisé par les mères. Une réforme du modèle du congé parental en « congé de naissance » est envisagée par le gouvernement français pour favoriser une répartition plus équitable des responsabilités familiales entre les parents.
