Lors de sa visite sur l’île de l’océan Indien, le ministre de la Santé a tenu à apaiser les inquiétudes en affirmant que des mesures étaient prises pour lutter contre le choléra, maladie qui a malheureusement coûté la vie à une petite fille de trois ans.
Une visite du ministre de la Santé à Mayotte après la mort d’une fillette de 3 ans
Au lendemain du décès d’une petite fille de trois ans qui a succombé au choléra à Mayotte, le ministre chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, s’est rendu sur l’île. Il a déclaré que la réponse à l’épidémie de choléra à Mayotte était adéquate lors de sa visite du quartier Kirson de Koungou, où au moins une cinquantaine de cas ont été signalés à ce jour.
Depuis mi-mars, 58 cas de choléra ont été identifiés par les autorités mahoraises, dont six cas actifs lors du dernier bilan en date du 6 mai. Les premiers cas diagnostiqués chez des patients n’ayant pas quitté l’île sont apparus fin avril.
Les premiers cas de choléra à Mayotte avaient été signalés mi-mars chez des personnes revenant des Comores voisines, où l’épidémie a déjà causé la mort de 98 personnes, selon le dernier bilan officiel. Le ministre a souligné que malgré le démarrage de l’épidémie aux Comores un mois et demi plus tôt, le nombre de cas et de décès était beaucoup plus élevé qu’à Mayotte.
Un protocole mis en place en février pour prévenir la propagation de la maladie comprend la désinfection du foyer du malade, l’identification et le traitement des cas contacts, ainsi qu’une vaccination progressive élargissant la zone concernée autour du domicile du patient atteint de choléra.
« Nous vaccinons le plus possible »
Lors de sa visite, Frédéric Valletoux a discuté avec les équipes de l’Agence régionale de santé chargées de désinfecter les foyers dès qu’un cas est suspecté. Olivia Noël, coordinatrice terrain, a expliqué que des antibiotiques étaient distribués aux proches des patients et que la population était très réceptive à la vaccination. Des réservistes sont venus en renfort pour contenir l’épidémie à Mayotte.
L’infectiologue Benjamin Davido a souligné lors d’une interview que si la vaccination en anneau des cas contacts ne suffisait pas à contrôler l’épidémie, le nombre de cas et de décès pourrait rapidement augmenter. Il a également exprimé l’espoir que les habitants de Mayotte bénéficieraient de l’aide de la métropole pour endiguer l’épidémie.
La députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, a suggéré de relancer la distribution de bouteilles d’eau pour limiter les risques de contamination par une eau impropre, l’un des vecteurs de transmission de la maladie avec les aliments contaminés. Elle a également souligné que la population, majoritairement étrangère, avait souvent peur des autorités et attendait le dernier moment pour demander de l’aide.