Les profits totaux engrangés par certaines des plus grandes entreprises françaises listées au CAC 40 ont déjà franchi la barre des 120 milliards d’euros pour l’année 2023.
Une année fructueuse pour les entreprises du CAC 40
Les grandes entreprises du CAC 40 ont une fois de plus affiché des bénéfices dépassant les 120 milliards d’euros en 2023. Sur les 40 sociétés composant l’indice, 25 ont déjà publié leurs résultats annuels, totalisant à elles seules 123,9 milliards d’euros de bénéfices.
Ces chiffres sont principalement tirés par deux secteurs en particulier : le luxe et l’automobile. Les géants tels que Hermès, LVMH, Kering et L’Oréal ont généré ensemble 29 milliards d’euros de bénéfices, soit une hausse de 7%. Dans le secteur des transports, notamment l’automobile, les bénéfices ont également augmenté. Renault a dégagé plus de deux milliards d’euros, tandis que Stellantis a atteint 18,6 milliards, établissant un nouveau record et se classant en deuxième position derrière TotalEnergies.
Des dividendes records
Les secteurs du luxe, de l’énergie, des transports et de la banque ont connu une hausse de 14% par rapport à l’année précédente. Les résultats d’EDF, du groupe Engie et de Carrefour sont encore attendus dans les prochains jours. Une fois ces résultats publiés, les bénéfices seront redistribués. En 2023, les dividendes du CAC 40 ont atteint un montant inédit de 67 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent environ 30 milliards d’euros de rachats d’actions, totalisant ainsi près de 100 milliards d’euros de profits.
Outre les actionnaires, les salariés bénéficient également de cette redistribution de la valeur. Par exemple, chez Stellantis, le PDG du groupe, Carlos Tavares, a annoncé qu’une somme de 1,9 milliard d’euros serait redistribuée aux salariés à travers le monde. En France, les salariés recevront également une prime d’intéressement de 4 100 euros. Bien que ce montant soit légèrement inférieur à celui de 2022, où la prime était de 4 300 euros malgré des résultats moins bons, cela a suscité des regrets chez le principal syndicat du groupe, la CFE-CGC. Stellantis a annoncé un nouveau bénéfice record de 18,6 milliards d’euros pour l’année 2023, en progression de 11% par rapport à l’année précédente.
« Cette performance économique doit se convertir en performance sociale et elle doit être accompagnée aussi du partage de la valeur. »
Laurent Oechsel, délégué central de la CFE-CGCsur franceinfo
Le délégué du syndicat a salué ces « résultats exceptionnels », tout en mettant en garde contre la nécessité d’un « partage équilibré de la valeur ». La CFE-CGC déplore le manque d’efforts supplémentaires de la direction pour augmenter la prime à 4 500 euros. Il a souligné que les salariés auraient souhaité que ce montant soit plus élevé pour atteindre les 4 500 euros. Dans d’autres entreprises, les négociations annuelles obligatoires entre la direction et les syndicats ne se déroulent pas toujours aussi bien. BNP Paribas, par exemple, a unilatéralement décidé d’accorder des primes bien inférieures à celles de 2022 faute d’accord.
Les salaires des PDG du CAC 40 en hausse
Les chiffres généraux pour 2023 restent à confirmer, mais on sait déjà que Luca De Meo, à la tête de Renault depuis un an, devrait toucher environ 4,5 millions d’euros pour l’année 2022. Cependant, sa rémunération reste bien en deçà de celle de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, qui pourrait percevoir jusqu’à 23,5 millions d’euros, montant approuvé par les actionnaires l’année précédente.
Selon le dernier rapport du cabinet Proxinvest, la rémunération globale des PDG du CAC 40, bien que moins importante en 2022, a augmenté deux fois plus rapidement que celle de leurs salariés.
