Remobilisation des jeunes éloignés de l’emploi par la transition écologique et sociale

De 2019 à 2022, le Plan d’investissement dans les compétences a soutenu financièrement divers projets novateurs visant à réintégrer dans le marché du travail des individus éloignés de l’emploi. Parmi ces initiatives, le programme « 100% transition » a récemment fait l’objet d’une évaluation. Mais en quoi consiste-t-il exactement ?

Un projet pour remettre en mouvement des jeunes en rupture

En trois ans, 168 projets différents ont été réalisés dans le but de motiver des personnes éloignées de l’emploi. Parmi ceux-ci, le projet « 100 % transition » se démarque, porté par Sarah Lemoine.

Qu’est-ce que le projet « 100 % transition » propose aux jeunes en difficulté ?

Ce projet vise à aider les jeunes en rupture à définir un projet de vie qui a du sens pour eux, avant même de parler d’orientation professionnelle. Il s’agit de les accompagner dans la réflexion sur où ils souhaitent vivre, dans quel environnement social, affectif, amoureux, avec quelles valeurs et quel engagement citoyen. Le but est de les aider à incarner le changement qu’ils souhaitent voir dans le monde, et de les mettre ensuite en action.

Le programme dure 9 mois et se divise en différentes phases : une phase de remobilisation, la signature d’un service civique pour expérimenter leur projet de vie et renforcer leur confiance en eux, puis une phase d’envol. Entre début 2020 et fin 2022, 306 jeunes ont été accompagnés dans 8 territoires en France.

Quels sont les résultats de ce projet pour les jeunes accompagnés ?

Sur les 306 jeunes accompagnés, trois-quarts d’entre eux se sont retrouvés en formation, en emploi ou ont repris leurs études à la fin de l’accompagnement. Une évaluation menée par le Céreq et l’agence Ellyx a montré que la sensibilisation aux transitions écologique et sociale a joué un rôle important dans ces parcours.

La plupart des jeunes ayant participé à ce projet ont déclaré avoir vécu une transformation. Laure Gayraud, chercheuse au Céreq, se réjouit du succès du projet, qui a été « médaillé » par le Ministère du travail. Depuis 2023, « 100 % transition » continue son chemin, financé par des fondations et des mécènes, mais sans le soutien de l’État. Olivier Lenoir aimerait pouvoir déployer cette méthode à plus grande échelle.