Relais universel 4×100 mètres aux Mondiaux de para athlétisme : quatre catégories de handicap en une course unique

À la veille de la fin de la compétition, un groupe d’athlètes participe à une épreuve unique au stade Charléty à Paris. Cette épreuve met en avant la cohabitation de plusieurs handicaps au sein d’un même relais.

La course la plus folle de la compétition a déjà attiré l’attention des journalistes spécialisés dans le parasport du monde entier. Le 16 juillet, au stade Charléty, la présence du relais universel 4×100 mètres au programme des Championnats du monde d’athlétisme handisport suscite à la fois l’intrigue et la fascination. Cette course « universelle » a été introduite en 2018 lors des championnats d’Europe à Berlin afin de regrouper les relais et de réduire le nombre d’épreuves. Ce qui la rend unique, c’est que quatre athlètes ayant quatre handicaps différents courent ensemble. Ils doivent tous avoir la même nationalité et se battent donc pour le même drapeau. L’ordre de passage est fixé par contrat : le premier relayeur est un déficient visuel, le deuxième est un amputé, le troisième est un infirme moteur cérébral et le quatrième est un athlète en fauteuil. Tiffany Logette-Lods, membre de l’équipe de France et première relayeuse, confesse que cette épreuve représente beaucoup pour elle. Elle souligne que bien que chaque athlète coure individuellement, le relais devient collectif dès lors que les quatre athlètes se réunissent pour gagner. La communication et les automatismes sont essentiels pour réussir.

L’entraîneure de l’équipe de France, Sylvie Talmant, explique que composer une équipe mixte et paritaire avec deux handicaps « forts » représente un défi. Tiffany et Mandy François-Elie, médaillée de bronze aux derniers Jeux paralympiques de Tokyo, représentent ces catégories de handicaps « forts ». Sylvie Talmant explique qu’il est difficile de trouver la meilleure composition d’équipe possible car il y a de nombreux athlètes que l’on aimerait intégrer mais qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas participer. Elle mentionne le cas de Dimitri Jozwicki, un sprinteur atteint de paralysie cérébrale, qui ne peut pas faire partie du relais faute de participantes en fauteuil. Il est donc nécessaire de tester différentes combinaisons et d’avoir des remplaçants potentiels dans chaque catégorie en cas de blessures.

Seules quatre équipes participent aux séries et à la finale. Cela s’explique par le fait qu’il faut deux couloirs par nation, contre un seul pour les valides. De plus, les relayeurs doivent faire très attention au passage de relais, qui se fait par touche et non avec un bâton. Il est essentiel de prendre la bonne trajectoire et de ne pas empiéter sur les couloirs adverses. De plus, le passage doit avoir lieu dans la bonne zone, qui est de 40 mètres pour les athlètes en fauteuil et de 30 mètres pour les autres. Les enjeux sont donc nombreux pour réussir un relais parfait.

Malheureusement, l’équipe française composée de Tiffany, Mandy François-Élie, Kevin de Witasse-Thezy et Julien Casoli n’a pas réussi à se qualifier pour la finale. Sylvie Talmant souligne que c’est une équipe jeune avec encore beaucoup de marges de progression, mais qu’il leur manque encore des références. Pour avoir une chance de participer au relais universel français aux Jeux paralympiques de l’année prochaine, chaque membre de l’équipe devra se qualifier individuellement pour la compétition. La route est encore longue, mais les Bleus sont déterminés à être présents à Paris en 2024.

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