Réforme constitutionnelle controversée en Nouvelle-Calédonie divise l’Assemblée nationale

"Passage en force", la fin d'un "déni de démocratie"... La réforme constitutionnelle de la Nouvelle-Calédonie divise les députés
          L'Assemblée nationale doit se prononcer mardi sur la controversée réforme constitutionnelle pour changer les modalités de vote en Nouvelle-Calédonie.

Mardi, l’Assemblée nationale devra prendre une décision concernant la réforme constitutionnelle qui suscite la controverse, visant à modifier les règles de vote en Nouvelle-Calédonie.

Une réforme constitutionnelle sensible en Nouvelle-Calédonie

Même à 17 000 km de la Nouvelle-Calédonie, cette réforme constitutionnelle demeure un sujet délicat. En effet, le projet du gouvernement doit être voté pour ouvrir le vote aux élections provinciales de l’île aux métropolitains et aux résidents présents sur place depuis plus de dix ans à la date du scrutin. Cependant, cette réforme a été vivement critiquée par les indépendantistes et a même provoqué des émeutes à Nouméa.

À l’heure actuelle, seuls les Kanaks, ainsi que les habitants installés sur l’île avant 1998 et leurs descendants peuvent participer aux élections locales. Les indépendantistes redoutent que ce changement ne contribue à « minoriser encore plus le peuple autochtone kanak ». Nicolas Metzdorf, député Renaissance de l’île, dénonce ce qu’il considère comme un « déni de démocratie », soulignant que l’impossibilité de voter aux élections locales pour les arrivants après l’an 2000 est injuste.

« C’est un passage en force du gouvernement »

Le texte porté par le gouvernement, qui divise les loyalistes et les indépendantistes, vise à permettre aux habitants exclus des élections locales de pouvoir y participer, à condition de résider depuis plus de dix ans sur l’île à la date du scrutin. La gauche s’oppose à cette réforme, dénonçant un passage en force du gouvernement pour contraindre les indépendantistes à négocier sous la menace de l’application de la loi.

Certains politiciens, tels que l’insoumis Bastien Lachaud, estiment qu’une réforme est nécessaire mais pas de cette manière. Le socialiste Arthur Delaporte appelle à une réforme globale des institutions de la Nouvelle-Calédonie, soulignant l’importance des enjeux économiques, culturels et identitaires de l’île. Emmanuel Macron propose quant à lui d’inviter les indépendantistes et les loyalistes à Paris pour relancer le dialogue.

Les récentes violences à Nouméa ont conduit à 82 interpellations en deux jours, selon le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Ce dernier a fermement condamné ces violences, qualifiées d’émeutes perpétrées par des délinquants voire des criminels. Des gendarmes et policiers ont été blessés, certains grièvement, et des familles de forces de l’ordre ont dû être évacuées. Le haut-commissaire de la République et le président indépendantiste du gouvernement de Nouvelle-Calédonie ont appelé la population au calme à Nouméa.

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