Réforme assurance-chômage : jeunes, précaires, seniors perdants au 1er décembre

Réforme de l'assurance-chômage : pourquoi les jeunes, les précaires et les seniors sont ceux qui ont le plus à perdre
          Le durcissement des conditions d'ouverture des droits et la réduction de la durée d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi entreront en vigueur au 1er décembre.

Les nouvelles règles pour l’octroi des allocations chômage et la diminution de la période de versement des indemnités pour les personnes en recherche d’emploi seront appliquées à partir du 1er décembre.

Une troisième réforme de l’assurance-chômage en cinq ans

Après les réformes de 2019 et 2021, Emmanuel Macron s’apprête à réformer à nouveau le régime de l’assurance-chômage. Gabriel Attal a officialisé cette mesure dimanche 26 mai, après l’avoir présentée aux syndicats et au patronat la semaine dernière. Cette réforme vise à créer davantage d’emplois en France et entrera en vigueur le 1er décembre prochain, par le biais d’un décret signé par le Premier ministre le 1er juillet.

Cependant, cette réforme est vivement critiquée par les syndicats. Force ouvrière la qualifie de « pire durcissement des conditions d’indemnisation jamais mis en œuvre », tandis que la CGT dénonce « la réforme la plus violente qui va pénaliser absolument tout le monde ». De son côté, le secrétaire général des cadres de la CFE-CGC parle d’une « réforme populiste ». Alors que le gouvernement vise à économiser 3,6 milliards d’euros et à créer 90 000 emplois, des inquiétudes subsistent quant aux perdants potentiels de ces nouvelles règles.

Les jeunes et les plus précaires

Les jeunes entrant sur le marché du travail, ainsi que ceux travaillant de manière intermittente, seront parmi les plus impactés par cette réforme. Les conditions d’ouverture des droits seront durcies, obligeant à avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers pour être indemnisé à partir du 1er décembre, contre six mois sur les vingt-quatre derniers actuellement. Ce durcissement affectera particulièrement les primo-inscrits.

Cette réforme risque d’exclure les saisonniers, les jeunes travaillant l’été et ceux éloignés du marché du travail, selon Bruno Coquet, chercheur à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Il souligne que cette réforme risque de priver les jeunes en début de carrière d’un revenu lors de leur recherche d’emploi pour les aider à accéder à un travail stable.

Les bénéficiaires qui ont perdu leur emploi

Cette réforme va également impacter les bénéficiaires ayant récemment perdu leur emploi. En plus des conditions d’ouverture des droits plus strictes, la durée d’indemnisation sera réduite pour les bénéficiaires de l’assurance-chômage. La période d’affiliation nécessaire pour ouvrir des droits passera de vingt-quatre à vingt mois, impactant la durée maximale d’indemnisation.

Cette réduction de la durée d’indemnisation pourrait toucher l’ensemble des salariés perdant un emploi stable, et non seulement les intermittents ou les jeunes, selon Mathieu Grégoire, spécialiste des questions liées à l’assurance-chômage.

Les seniors

Alors que les partenaires sociaux n’ont pas trouvé d’accord sur l’emploi des seniors, le gouvernement a décidé d’augmenter l’âge pour bénéficier d’une allocation plus longue à 57 ans. Cette décision fait suite au report de l’âge légal de départ à la retraite. La durée d’indemnisation maximale pour les demandeurs d’emploi de 57 ans et plus passera également de vingt-sept à vingt-deux mois et demi.

Pour compenser cette mesure, un « bonus emploi senior » sera mis en place, permettant aux seniors retrouvant un emploi moins bien rémunéré que leur emploi précédent de cumuler leur nouveau salaire avec leur allocation-chômage, selon Gabriel Attal. Cette mesure est critiquée par les syndicats, qui y voient un cadeau au patronat et s’inquiètent des conséquences de cette réforme pour les seniors.

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