Dans la région de Chicago, aux États-Unis, une entreprise appelée Mycocycle a trouvé une solution innovante pour le recyclage des matériaux de construction en utilisant des champignons. Cette approche écologique est particulièrement importante dans un pays où le secteur de la construction est en plein essor, entraînant une accumulation croissante de déchets. Mycocycle a donc mis en place un processus industriel permettant de transformer ces déchets en ressources utiles grâce à la capacité unique des champignons à décomposer et à absorber les matériaux organiques. Cette initiative contribue ainsi à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie de la construction tout en favorisant le développement durable et la préservation des ressources naturelles.
Le champignon, un allié pour le recyclage des déchets de construction
Le champignon est un organisme naturel capable de décomposer les feuilles mortes et le bois. Une entreprise américaine, Mycocycle, a mis au point un processus novateur permettant aux champignons de se nourrir de déchets de construction contenant souvent du plastique et d’autres dérivés du pétrole. Ces déchets sont ensuite transformés en matériau organique.
Le processus de décomposition dure environ deux semaines pendant lesquelles le mycélium, la partie végétative du champignon, consomme les molécules de carbone. Ce processus permet de réduire la toxicité des matériaux de manière significative tout en les transformant en nouveaux matériaux résistants au feu, à l’eau et durables, pouvant être utilisés pour l’isolation des bâtiments ou la fabrication de panneaux acoustiques.
Une réponse aux problèmes de déchets de construction
À l’origine de cette initiative, Joanne Rodriguez, une professionnelle du secteur de la construction, a fondé Mycocycle en 2018. Son entreprise s’inspire de la célèbre formule de Lavoisier pour souligner l’importance de la transformation des déchets en ressources utiles. En effet, aux États-Unis, les déchets de construction atteignent des quantités astronomiques, mettant les décharges à 85% de leur capacité.
Joanne Rodriguez reconnaît que d’autres entreprises utilisent le mycélium pour fabriquer des produits, mais elle insiste sur le fait que Mycocyle utilise des produits recyclés par les champignons eux-mêmes, sans recourir à des organismes génétiquement modifiés.
Un potentiel de recyclage étendu aux pneus
L’entreprise ne se limite pas au secteur de la construction et envisage également de s’attaquer au recyclage des pneus. En effet, le champignon peut décomposer le caoutchouc, ouvrant ainsi des perspectives intéressantes pour le recyclage de cet important déchet. Aux États-Unis, la majorité des pneus mis au rebut ne sont pas réutilisés, et les techniques de recyclage actuelles datent de plusieurs décennies.
Mycocycle travaille actuellement sur les meilleures méthodes pour traiter le caoutchouc, et les investisseurs voient un grand potentiel dans ce projet. Le marché des matériaux issus du mycélium pourrait atteindre les 4 milliards de dollars d’ici deux ans. Pour soutenir ses recherches et tests, l’entreprise a récemment levé 3,5 millions de dollars.
