Productivité en baisse en France depuis la crise sanitaire : étude

Sommes-nous moins efficaces au travail depuis la crise sanitaire ?
          Une nouvelle étude se penche sur la perte de la productivité en France, qui est plus importante que dans les autres pays européens.

Une récente analyse s’est intéressée à la baisse de l’efficacité au travail en France, laquelle se révèle plus prononcée par rapport aux autres nations du continent européen.

Les raisons de la baisse de la productivité du travail en France

Les économistes sont perplexes face à la nette baisse de la productivité du travail depuis la fin de 2019. Cette tendance inquiète quant à sa durabilité. La Banque de France a récemment publié une analyse à ce sujet.

Qu’est-ce que la productivité du travail ?

Sarah Lemoine : La productivité du travail est un indicateur permettant de mesurer l’efficacité moyenne par travailleur dans la production de biens et de services. Pour la calculer, on divise la richesse produite par le nombre de personnes employées.

À la fin de 2019, la productivité du travail a commencé à décliner, s’effondrant pendant la crise sanitaire, puis se redressant sans toutefois retrouver son niveau initial. Selon la Banque de France, cette productivité a chuté de 8,5% par rapport à ce qui aurait été attendu si la dynamique d’avant la pandémie avait été maintenue.

Les causes identifiées de cette baisse

Une des raisons évoquées est la forte augmentation de l’apprentissage. Les entreprises, soutenues par l’État, ont massivement embauché des apprentis, environ 500 000 de plus depuis 2019. Cependant, ces apprentis, bien que comptabilisés comme des travailleurs à temps plein par l’Insee, consacrent 25% de leur temps à se former et sont moins expérimentés, ce qui impacte leur productivité.

Par ailleurs, la diminution du chômage a entraîné le retour à l’emploi de personnes moins qualifiées ou éloignées du marché du travail depuis un certain temps. Ces embauches ont pesé sur la productivité du travail de 2,6 points, avec des effets relativement durables. Cependant, la baisse du chômage et l’augmentation du nombre de personnes employées sont positifs à moyen terme pour l’économie dans son ensemble.

Autres raisons évoquées par la Banque de France

La rétention de main-d’œuvre, c’est-à-dire le fait pour les entreprises de conserver leurs salariés malgré une baisse d’activité ou des difficultés de recrutement, a également contribué à la baisse de la productivité du travail, selon la Banque de France, avec un impact de 1,7%.

Enfin, d’autres facteurs difficiles à expliquer ou à quantifier sont évoqués par les économistes. Parmi ceux-ci, on trouve l’absentéisme, l’impact du télétravail, le coût de l’énergie ou encore le maintien en activité d’entreprises grâce aux aides pendant la crise sanitaire, alors qu’elles auraient dû fermer.

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