Datant de 1866, cette œuvre renommée illustre un organe féminin. Acquis par le musée d’Orsay en 1995, il fut temporairement prêté au Centre Pompidou-Metz pour une exposition dédiée au psychanalyste Jacques Lacan, qui détenait l’œuvre en tant que propriétaire privé.
Le musée d’Orsay porte plainte après le tag du tableau de Gustave Courbet
Le musée d’Orsay a déclaré à l’AFP qu’il avait déposé plainte après que le tableau de Gustave Courbet intitulé L’origine du monde ait été tagué au Centre Pompidou-Metz. Ce tableau doit maintenant être restauré après avoir été maculé de peinture rouge par deux femmes qui y ont inscrit « MeToo ».
L’œuvre a été décrochée pour être examinée par une restauratrice qualifiée, car le cadre a été fortement touché par les projections de peinture, laissant des traces qui pourraient être permanentes même après restauration. Le musée a indiqué avoir déposé plainte et a souligné que le recours à des solvants sera nécessaire pour nettoyer la vitre de protection, ce qui altérera ses propriétés et nécessitera son remplacement.
En raison du temps nécessaire pour mener à bien ces opérations, L’Origine du monde de Gustave Courbet ne pourra pas être réinstallée dans l’exposition « Lacan, quand l’art rencontre la psychanalyse » avant sa clôture le 27 mai.
Quatre autres œuvres ont également été taguées
Peint en 1866, L’Origine du monde représente un sexe de femme et est entré au musée d’Orsay en 1995. Prêté pour une exposition sur le psychanalyste Jacques Lacan, il a été tagué avec la mention « MeToo », tout comme quatre autres œuvres. Une broderie rouge sur tissu d’Annette Messager, intitulée Je pense donc je suce (1991), a également été volée.
Cette action a été menée par l’artiste performeuse Deborah de Robertis et une autre femme, toutes deux mises en examen et placées sous contrôle judiciaire. Une troisième personne, potentiellement liée au vol, n’a pas été arrêtée.
« L’art contemporain est resté jusqu’ici silencieux »
Dans une vidéo transmise à l’AFP, Deborah de Robertis a expliqué que cette performance féministe visait à dénoncer le silence de l’art contemporain face à certaines problématiques. Elle a également critiqué le comportement de six hommes du milieu, les qualifiant de calculateurs, prédateurs ou censeurs.
Une photo de l’artiste, intitulée Miroir de l’Origine du monde, était exposée près de L’Origine du monde au Centre Pompidou-Metz. Deborah de Robertis est connue pour ses performances artistiques controversées, notamment celle où elle s’est dénudée devant la Joconde au Louvre.
En réaction à cet événement, le musée d’Orsay a exprimé sa consternation et a souligné l’importance de respecter les œuvres d’art et les lieux culturels.
