Photographe Pascal Maitre : 40 ans de carrière à la Villa Tamaris, de l’Afghanistan à l’Afrique contemporaine

De l’Afghanistan de Massoud à l'Afrique contemporaine, le photographe Pascal Maitre raconte ses histoires du bout du monde à la Villa Tamaris
          Le célèbre photoreporter revient sur 40 ans de carrière à travers le monde avec une exposition poignante à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer

Le photographe renommé nous plonge dans ses 40 années de travail à travers le globe grâce à une exposition émouvante qui se tient actuellement à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer.

Lorsque la photographie devient le reflet du monde :

Le titre de la nouvelle exposition à la Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer (Var) résume parfaitement la démarche de Pascal Maitre. Ce photographe-reporter part à la rencontre des peuples depuis près de 40 ans pour raconter leur histoire. Au total, 180 photos sont exposées dans tous les espaces de cette magnifique demeure, invitant le visiteur à un voyage à travers le monde.

Il commence par l’Afghanistan, pays qu’il explore depuis 1985. En 1998, en pleine guerre contre les talibans, il rencontre le commandant Massoud, figure majeure de l’opposition à Al-Qaïda. Surnommé le Lion du Panchir, Massoud sera assassiné deux jours avant les attentats du World Trade Center de New York en 2001.

à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer

Expo Pascal Maitre

à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer


(France 3 Provence-Alpes /F. Fenouillet / A. Martinky / D. Terrade)

« J’ai passé pas mal de temps avec lui, trois ans avant qu’il soit tué. Il est resté dans son pays à combattre, il n’a pas cherché de reconnaissance internationale. Au quotidien c’était quelqu’un de simple et sympa et grand stratège évidemment », se souvient Pascal Maitre.

Ensuite, c’est vers l’Afrique, ou plutôt les « Afriques », que Pascal Maitre s’est tourné. Une section entière de l’exposition est dédiée à plusieurs pays africains. Le photographe les a découverts lors de ses débuts en 1979 pour la revue Jeune Afrique.

Images et visages d’Afrique

Aujourd’hui encore, il dénonce à travers ses images l’exploitation des hommes et de la nature. Son dernier travail met en lumière l’extraction du charbon en République Démocratique du Congo.

« Dans le monde, il y a 2,5 milliards de personnes qui n’ont chaque jour que du charbon de bois pour cuisiner et se nourrir. C’est la moitié de la déforestation mondiale, c’est phénoménal et on n’en parle pas », révèle-t-il.

Un autre sujet délicat abordé est l’exploitation à grande échelle de l’huile de palme, produite dans des conditions difficiles pour l’Occident. Un travail de lanceur d’alerte qui demande de longues heures pour trouver les bonnes sources. « Les gens qui produisent n’ont aucune envie qu’il y ait des reportages, donc il faut trouver les contacts pour pouvoir accéder et travailler. Ce qui est le plus compliqué dans notre travail, ce n’est pas de réaliser les photos, mais de trouver les possibilités de le faire », confie Pascal Maitre.

Misère, crises climatiques, risques djihadistes, révoltes et espoirs, les photos de Pascal Maitre évoquent les tourments du monde tout en étant extrêmement esthétiques et émouvantes. Il capture des instants de vie tels que des femmes peules au visage coloré de rouge, des regards percutants, des travailleurs au physique imposant, ou encore un accouchement sous une tente dans un village, autant de sujets qui témoignent de notre humanité. « En Afrique, tout est cash. Si vous n’avez pas d’argent, vous n’allez pas à l’hôpital. Donc soit vous devenez fou, soit vous décidez de vivre », raconte le photographe. C’est d’ailleurs pour ce reportage au contact des peuples peuls du Sahel que Pascal Maitre a reçu en 2020 le prix de l’Académie des Beaux-Arts.


La série sur les peuples peuls par le photographe Pascal Maitre. (FRANCE PROVENCE ALPES COTE D'AZUR)

Exposition « Pascal Maitre, lorsque la photo raconte le monde » à la Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, jusqu’au 5 mai 2024.Du mercredi au dimanche de 8h30 à 12h et de 14h à 17h30. Entrée libre.

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