Philippe Cohen Solal de Gotan Project sort « 75010 », album hommage quartier parisien

Philippe Cohen Solal de Gotan Project publie "75010", un album hommage à son quartier parisien
          Philippe Cohen Solal habite dans l'un des quartiers les plus cosmopolites de Paris, le 10e arrondissement. Dans son nouvel album, qui réunit de nombreuses voix invitées, il a voulu en faire la bande son.

Philippe Cohen Solal réside dans l’un des quartiers les plus diversifiés de la capitale française, le 10e arrondissement de Paris. Dans son dernier opus musical, l’artiste a pris soin de collaborer avec de nombreux artistes invités afin de créer une bande sonore riche et variée.

Philippe Cohen Solal, un artiste aux multiples facettes

Philippe Cohen Solal, producteur, DJ, défricheur, compositeur pour le cinéma, et l’un des co-fondateurs du trio Gotan Project, est un artiste aux multiples facettes. Il a vécu mille vies sans jamais abandonner le quartier métissé du 10e arrondissement de Paris, qui a nourri son inspiration et irrigue son nouvel opus intitulé 75010 (Ya Basta Records).

« Ce n’est pas toujours nécessaire d’enregistrer dans le monde entier, il est là mon monde entier. Je voulais faire la bande-son du Xe », résume le sexagénaire d’origine néerlando-tunisienne, depuis un café de cet arrondissement populaire de la rive droite.

Un album riche en collaborations

Ce quartier est un petit condensé de mondialisation où se côtoient coiffeurs africains, restaurants indiens, barbiers turcs et bobos parisiens. C’est ce patchwork que célèbre son nouvel opus, au gré d’une pérégrination où l’on croise Charlélie Couture, une chanteuse rappeuse (Jodie Coste), des rappeurs turcs (Uzay), le musicien kurde Rusan Filiztek, la comédienne Judith Chemla et la chanteuse lyrique d’origine iranienne Ariana Vafadari.

« Grandes théories dans les salons, dans l’air un parfum de Révolution, pourtant les mêmes qui parlent d’égalité et de justice, défendent les profits et la spéculation », dit (plus qu’il ne chante) CharlElie Couture sur Ici, c’est comme ça et sa trompette mélancolique.

C’est dans son studio situé à proximité du New Morning que Philippe Cohen Solal a réalisé cet album. C’est également dans ce même studio qu’il avait enregistré l’un des hymnes de la sono mondiale des années 2000 avec Gotan Project. Sorti en 2001, La revancha del Tango a connu un succès mondial en mêlant électro et musique argentine. Plus de dix ans de tournées et trois albums ont marqué cet archiviste du son, qui possède 17 000 disques.

« C’était une explosion. Tu entends ta musique partout dans le monde alors que tout avait été fait à la maison », raconte-t-il. « Tu marches sur l’eau. Mais c’est là que les ego commencent à monter ». Le trio finira par se séparer après des tensions et des frais d’avocats conséquents.

Un passionné de découvertes musicales

Avant le succès de Gotan Project, Philippe Cohen Solal avait déjà eu une carrière musicale riche. Autodidacte rétif à l’autorité, il avait été punk à Jérusalem dans sa jeunesse, animateur de radio, superviseur musical pour des films de Lars Von Trier et Krzysztof Kieslowski, ou encore directeur artistique chez Polydor, un poste qu’il n’a pas apprécié. « Il fallait tout écouter simplement pour identifier le potentiel commercial, ce n’est pas mon truc », explique-t-il. Il pensait d’ailleurs que Gotan Project, qui a vendu plus de 3 millions d’albums, allait être un échec.

Pour Cohen Solal, la musique est avant tout une affaire de découvertes artistiques, influencée par des genres variés tels que le punk, le jazz-rock du Mahavishnu Orchestra, le ska, la trap ou la techno.

Une découverte marquante pour lui a été celle de Keziah Jones, un guitariste de rue qu’il a rencontré dans le quartier des Halles. Cette rencontre a abouti à un contrat pour Jones et une amitié indéfectible entre les deux artistes. L’année dernière, ils ont publié Class of 89 pour célébrer leur complicité.

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