Pékin surveille de près la révolte calédonienne à 9 000 kms de Nouméa

À près de 9 000 kms de Nouméa, Pékin scrute attentivement la révolte calédonienne
          La Chine fait en effet partie des pays qui observent à la jumelle la flambée de violences qui n’épargne aucune île de Nouvelle-Calédonie. Depuis plusieurs années, Pékin porte un regard très attentif au combat politique entre loyalistes et indépendantistes dans l'espoir de prendre la place de la France.

La Chine suit de près l’évolution des tensions en Nouvelle-Calédonie, où les affrontements se multiplient entre les partisans de l’indépendance et ceux qui souhaitent rester fidèles à la France. Depuis un certain temps, Pékin observe avec intérêt le conflit politique qui divise l’archipel, dans l’espoir de s’imposer comme un acteur majeur dans la région.

La stratégie chinoise en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie est un enjeu majeur dans la stratégie d’influence du gouvernement chinois dans la région indopacifique. Pékin s’intéresse aux importantes réserves de nickel de l’archipel, représentant entre 20 et 30% des réserves mondiales. Cependant, la véritable raison de l’intérêt de la Chine pour la Nouvelle-Calédonie réside peut-être ailleurs.

Dans un contexte de rivalité navale avec les États-Unis, la Chine cherche à étendre son influence dans le Pacifique pour échapper à l’encerclement des États-Unis et de leurs alliés. En prenant la place de la France en Nouvelle-Calédonie, Pékin se rapprocherait considérablement des côtes australiennes, offrant un avantage stratégique indéniable.

L’influence chinoise sous couvert d’amitié sino-calédonienne

Le gouvernement chinois soutient les indépendantistes calédoniens dans l’espoir d’obtenir des contreparties en favorisant la libération de l’archipel de ses liens coloniaux. Pour cela, la Chine a mis en place des actions d’influence, notamment en créant l’association d’amitié sino-calédonienne, dirigée par une ancienne collaboratrice du leader indépendantiste Kanak. L’ambassadeur chinois en France a également réalisé un inventaire des besoins de l’archipel auprès des élus calédoniens, juste avant les référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021.

Malgré ces efforts, les Calédoniens ont voté contre l’indépendance. Les suspicions d’ingérence chinoise en 2018 ont conduit le gouvernement français à prendre clairement position pour le camp loyaliste, allant à l’encontre de son devoir d’impartialité imposé par les accords de Nouméa. Face à cette manipulation discrète de Pékin, Paris a réagi avec fermeté en tentant de réformer le corps électoral. Les indépendantistes calédoniens estiment que la réponse de la Chine est violente, bien que Pékin reste silencieux et patient.

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