Oumar Diémé, ancien tirailleur sénégalais, porteur flamme olympique Paris 2024

Paris 2024 : Oumar Diémé, ancien tirailleur sénégalais, porteur de la flamme olympique
          Cet homme de plus 90 ans, qui a combattu pour la France, portera la flamme olympique fin juillet en Seine-Saint-Denis. Un "beau symbole" à l'heure de "la banalisation du racisme" estime une association pour la mémoire des tirailleurs.

Un vétéran de plus de 90 ans, ancien combattant pour la France, a été choisi pour porter la flamme olympique à la fin du mois de juillet en Seine-Saint-Denis. Cette décision est considérée comme un geste symbolique fort dans un contexte marqué par une augmentation du racisme, selon une association dédiée à la mémoire des tirailleurs.

Le parcours d’Oumar Diémé, porteur de la flamme olympique

Oumar Diémé, âgé de 91 ans, a été sélectionné pour faire partie des porteurs de la flamme olympique qui traverseront la Seine-Saint-Denis en prévision de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, prévue le 26 juillet. Son histoire remonte à 1953, lorsqu’il décide de s’engager dans l’armée française pour échapper à la Gambie, où son père l’avait envoyé pour étudier le Coran et devenir Imam. Fasciné par les médailles et décorations des soldats revenant de missions, il se porte volontaire pour partir en Indochine, où il est témoin de la perte de 22 hommes de sa compagnie lors d’une embuscade.

Après l’Indochine, Oumar est transféré en Algérie où il participe à la guerre d’indépendance. C’est là qu’il apprend l’indépendance du Sénégal en 1960. De retour dans son pays, il travaille d’abord comme garde à l’Université de Dakar, puis comme coursier dans une banque de la capitale. Il s’installe ensuite en France, dans une petite chambre de 17 mètres carrés, dans un foyer à Bondy.

Les combats d’Oumar Diémé en France

En France, Oumar doit à nouveau se battre, cette fois contre l’État français, pour obtenir la nationalité française et le minimum vieillesse de 950 euros par mois. Après des années de lutte, il obtient enfin ces droits en 2023. Malgré le faible nombre d’anciens tirailleurs sénégalais encore vivants en France, Oumar réussit à faire valoir ses droits. Il retourne ensuite dans son village natal, entouré de sa famille et du calme des manguiers.

Il considère qu’il a eu de la chance, revenant intact des conflits coloniaux. Cette chance se poursuit lorsqu’il est choisi pour porter la flamme olympique, un honneur qu’il qualifie de prodige. Pour beaucoup, ce choix est également un beau symbole, mettant en lumière la diversité de la France et rappelant le sacrifice des soldats de l’armée noire pour une patrie qui ne reconnaissait pas pleinement leur contribution.

Le racisme, cette « autre flamme » qui menace la démocratie, est dénoncé par Oumar et ceux qui le soutiennent. En ces temps de banalisation du racisme sur les réseaux sociaux, la présence d’Oumar parmi les porteurs de la flamme olympique est un rappel de la richesse et de la diversité de la France, forgée par des individus venus de tous horizons pour servir un idéal commun.

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