Nîmes : Détresse des enseignants et parents face aux fusillades et trafics

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "On se sent abandonnés par l'Etat" : à Nîmes, la détresse des enseignants et des parents d'une école confrontée aux fusillades et aux trafics
          Plus de la moitié des professeurs de l’école Georges-Bruguier sont en arrêt maladie depuis lundi. Une action forte pour protester contre l’insécurité liée au trafic de drogue qui règne autour de leur établissement.

Depuis le début de la semaine, un grand nombre d’enseignants de l’école Georges-Bruguier se sont mis en arrêt maladie. Cette décision radicale a été prise pour exprimer leur mécontentement face à l’insécurité provoquée par le trafic de drogue qui sévit aux abords de l’établissement.

La situation à la sortie des classes

À la fin des cours, les enfants retrouvent leurs parents devant la grille de l’école Georges-Bruguier à Nîmes, sous la surveillance des policiers municipaux. Malgré la présence d’une voiture de police qui patrouille aux alentours, certains parents comme Mickaël, père de deux petites filles scolarisées dans l’établissement, estiment que le dispositif de sécurité est insuffisant. Il exprime un sentiment d’abandon de la part de l’État, soulignant le manque d’efforts pour améliorer la situation. Cette insécurité pousse même certains parents à envisager de changer leurs enfants d’école l’année prochaine.

Les enfants eux-mêmes ressentent cette anxiété, comme Rokia qui se sent en danger lorsqu’elle se rend en classe. Elle évoque la peur des tirs et des activités liées au trafic de drogue qui se déroulent dans le quartier.

Une école au cœur d’une zone de trafic

Le quartier du Chemin-Bas d’Avignon à Nîmes, où se situe l’établissement, est malheureusement connu pour être un point de deal, gangréné par le trafic de stupéfiants et les fusillades entre trafiquants. Malgré ce contexte tendu, l’école reste un lieu cher à Cécile, une enseignante qui exprime son manque d’enseigner. Cependant, elle est en arrêt-maladie, tout comme une dizaine d’autres enseignants, suite à l’insécurité grandissante autour de l’école.

Le 8 février dernier, un événement a marqué les esprits : des tirs ont retenti près de l’école, obligeant les enseignants à confiner les élèves. Depuis cette date, 11 enseignants sur 19 n’ont pas repris leur activité, protestant ainsi contre l’insécurité. Le rectorat assure que ces enseignants sont remplacés et met en place une cellule d’écoute pour les élèves et les enseignants qui en ressentent le besoin.

Les limites de la présence policière

Malgré la présence de la police municipale aux heures d’entrée et de sortie des élèves, ainsi que les patrouilles dans le quartier, les enseignants arrêtés ne se sentent pas rassurés. Ils estiment que ces mesures ne sont que temporaires et ne résolvent pas le problème de fond. La peur de retourner à l’école est bien réelle, comme le confirme le préfet du Gard, Jérôme Bonet, qui reconnaît la légitimité de l’émotion des enseignants.

Les autorités tentent de prendre des mesures pour lutter contre les organisations criminelles qui sévissent dans le quartier. Cependant, ces groupes de trafiquants recrutent des jeunes de différentes régions, ce qui rend la situation encore plus complexe. Cette main-d’œuvre volatile exerce une pression constante sur le quartier et les forces de l’ordre, nécessitant une action continue pour maintenir la sécurité.

En somme, la situation à l’école Georges-Bruguier à Nîmes est alarmante, marquée par l’insécurité et les tensions liées au trafic de drogue. Les enseignants, les élèves et les parents expriment leur inquiétude face à cette réalité difficile à affronter au quotidien.

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