Monoparentalité : 40% des actifs en emploi sous contrainte

40% des actifs en emploi ont une vie sous contrainte, et la monoparentalité est un facteur aggravant
          Agents d’entretien, aides à domicile, caissières, éboueurs, livreurs, ouvriers agricoles… Les travailleurs essentiels à la société – mis en lumière pendant la crise covid – représentent 11 millions d’actifs en emploi sur 28 millions, selon une étude de la fondation Travailler autrement. Parmi leurs multiples contraintes, celle de la monoparentalité est particulièrement saillante.

Les travailleurs essentiels à la société sont nombreux et variés : agents d’entretien, aides à domicile, caissières, éboueurs, livreurs, ouvriers agricoles, etc. Pendant la crise de la covid, ces travailleurs ont été mis en lumière pour leur rôle crucial. Selon une étude de la fondation Travailler Autrement, ils représentent 11 millions d’actifs en emploi sur un total de 28 millions. Parmi les nombreuses contraintes auxquelles ils sont confrontés, la monoparentalité est particulièrement mise en avant.

Les travailleurs « invisibles » : une réalité méconnue

La fondation Travailler autrement a récemment mis en lumière une catégorie de travailleurs qu’elle a nommés les « invisibles ». Il s’agit d’hommes et de femmes exerçant des métiers divers, dans des secteurs variés, et ayant des niveaux d’études différents. Sarah Lemoine revient sur les résultats de l’étude publiée par la fondation.

Qui sont ces travailleurs « invisibles » ?

Les travailleurs « invisibles » peuvent occuper des postes d’agents d’entretien, aides à domicile, caissières, éboueurs, ouvriers agricoles ou livreurs. Ils résident en ville, en banlieue ou à la campagne, se déplacent en voiture ou en transport en commun. Malgré leur diversité, ils sont unis par un ensemble de 36 contraintes identifiées par l’étude : précarité financière, pénibilité au travail, vie de parent souvent solo, manque de maîtrise de leur temps, difficultés de déplacement ou coût élevé, et manque de reconnaissance. Ces différentes contraintes s’entremêlent pour créer un sentiment d’emprisonnement chez ces travailleurs.

Qu’est-ce qui distingue les invisibles des autres actifs ?

Les travailleurs « invisibles » ont un revenu nettement inférieur, avec une moyenne de moins de 2000 euros par mois, soit 600 euros de moins que les autres actifs. Ils ont plus souvent recours au crédit à la consommation, renoncent plus fréquemment aux soins, aux vacances, ou au plein complet à la pompe. Leur temps de travail est souvent irrégulier, morcelé, incluant les week-ends et jours fériés. Ils sont plus exposés à des risques professionnels liés à leur métier, tels que les postures pénibles ou le port de charges lourdes. Leur perception du management est également plus négative, et seul un quart d’entre eux se sentent capables de travailler jusqu’à la retraite. De plus, ils sont plus souvent absents pour s’occuper de leurs enfants.

La fondation Travailler autrement tire la sonnette d’alarme

La fondation Travailler autrement met en lumière un dernier point préoccupant : la hausse du nombre de familles monoparentales en France, multiplié par deux ces 30 dernières années pour atteindre deux millions aujourd’hui. L’étude montre que les travailleurs « invisibles » sont quatre fois plus nombreux à être dans des familles monoparentales que les autres actifs, et que sur 100 mères célibataires travaillant, 73 proviennent de cette catégorie. Le président de la fondation, Patrick Levy-Waits, souligne que ces femmes paient un lourd tribut à tous les niveaux, et appelle à une réflexion sur le modèle social à l’aune de la société actuelle. Il encourage également les entreprises et les pouvoirs publics à prendre en compte cette réalité et à agir en conséquence.

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