« Menaces d’attentats dans les lycées : adolescents fragiles et sentiment de toute-puissance derrière un écran » – Marcel Rufo explique

Menaces d’attentats dans les lycées : "les adolescents fragiles ont un sentiment de toute-puissance" derrière un écran, explique le pédopsychiatre Marcel Rufo
          Un lycéen de seize ans est toujours en garde à vue à Bordeaux (Gironde). Il a reconnu avoir envoyé des mails de menace à plusieurs de ses professeurs. Marcel Rufo, pédopsychiatre à Marseille et professeur émérite, était l’invité du 12/13 info pour en parler.

Un adolescent âgé de seize ans est actuellement retenu en garde à vue à Bordeaux, en Gironde. Il a avoué avoir envoyé des messages menaçants par e-mail à plusieurs de ses enseignants. L’éminent pédopsychiatre Marcel Rufo, basé à Marseille et professeur émérite, a été invité à s’exprimer sur cette affaire lors de l’émission 12/13 info.

Marcel Rufo, spécialiste en psychiatrie infantile, occupe également le poste de directeur d’un centre pour jeunes dans le Var. Selon lui, les adolescents fragiles se sentent véritablement tout-puissants avec l’utilisation de l’outil informatique. Cela leur permet d’aller très loin, et il s’agit souvent d’adolescents fragiles, parfois en situation de décrochage scolaire, parfois en rupture familiale, et présentant déjà des troubles psychologiques ou non.

### Une méthode « tristement banale »

Auteur du livre « Élever son enfant » chez Hachette famille, Marcel Rufo considère qu’il s’agit également d’une question générationnelle. « Tout est possible virtuellement et sans conséquences. C’est une attitude qui est très présente même chez des adolescents qui vont bien », explique-t-il. Il évoque le cas de l’adolescent placé en garde à vue à Bordeaux : « là, c’est fait de manière industrielle, le mail a été diffusé à plein de personnes. Mais dans la sphère intime, c’est la même chose. On attaque un autre adolescent par le biais des réseaux sociaux et de l’outil informatique, c’est quelque chose qui est tristement banal. » En ce qui concerne la sanction, le professeur prône des peines alternatives telles que demander aux coupables d’animer des groupes de parole dans l’établissement attaqué, afin de montrer un exemple positif de remords.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut