Meilleurs ouvriers de France : Valoriser le travail manuel pour les nouvelles générations

Meilleurs ouvriers de France : "Aujourd'hui les nouvelles générations aspirent à avoir une formation intellectuelle et une formation manuelle", précise Jean Viard
          Les 100 ans des meilleurs ouvriers de France sont célébrés jusqu'à demain dimanche, à Lyon. Comment valoriser le travail manuel, montrer tout son sens ? C’est notre "Question de société" aujourd'hui, avec le décryptage du sociologue Jean Viard.

La célébration du centenaire des meilleurs ouvriers de France se déroule jusqu’à dimanche à Lyon. Cette occasion soulève la question de la valorisation du travail manuel et de la reconnaissance de son importance dans notre société. Le sociologue Jean Viard apporte un éclairage sur ce sujet, mettant en avant l’importance de mettre en lumière le sens et la valeur du travail manuel.

Les Meilleurs Ouvriers de France à l’honneur à Lyon pour fêter les 100 ans du titre

Ils exercent des métiers variés tels que bouchers, boulangers, carreleurs, jardiniers ou encore photographes, et jusqu’à demain dimanche, les meilleurs ouvriers de France sont réunis à Lyon pour célébrer le centenaire de ce titre. Au programme : des ateliers, des démonstrations, les finales des concours. La création du titre de Meilleur Ouvrier de France il y a un siècle avait pour objectif de relancer l’apprentissage et de valoriser le travail manuel.

Une évolution à travers les décennies

L’historien Jean Viard explique que ce combat pour valoriser les métiers manuels a évolué avec le temps. À l’origine, la majorité des emplois en France étaient agricoles, et il était nécessaire de promouvoir les métiers de l’artisanat et de l’industrie. Aujourd’hui, la France n’est pas reconnue comme un grand pays industriel, mais plutôt comme étant basée sur l’éducation et les services. L’industrie française d’après-guerre a notamment fait appel à une main-d’œuvre immigrée, avant de simplifier les tâches et de délocaliser la production.

La crise du Covid a mis en lumière la fragilité de cette dépendance à l’étranger pour l’approvisionnement en biens essentiels comme les semi-conducteurs. La nécessité de reconstruire une industrie locale se fait ressentir, tout comme la valorisation des métiers manuels face à des métiers du tertiaire souvent abstraits pour les jeunes générations.

Une nouvelle approche vers une formation polyvalente

Aujourd’hui, la tendance est à une formation combinant à la fois des compétences intellectuelles et manuelles. Le nombre d’apprentis en France a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 300 000 à 800 000. Cette évolution vise à répondre à la demande de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs, même si des difficultés persistent.

Le changement de mentalités post-Covid

La crise sanitaire a poussé certains Français à reconsidérer leur carrière et à se tourner vers des métiers manuels, à la recherche d’un sens à leur travail. Aux États-Unis, des millions de personnes ont démissionné de leur emploi après la pandémie, un phénomène qui tend à se développer également en France. La quête de sens, tant du côté des consommateurs que des travailleurs, semble devenir une priorité dans une société en quête de valeurs et d’engagement.

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