La Poste cherche à se renouveler en diversifiant ses activités et en diminuant sa dépendance vis-à-vis de la distribution de courrier. L’entreprise a pour ambition de développer considérablement son service de livraison de repas à domicile. Cette stratégie a été présentée par le président du groupe, Philippe Walh, lors de son intervention devant les sénateurs, qui s’est tenue mercredi.
La Poste se tourne vers la livraison de repas à domicile
Philippe Wahl, qui occupe le poste de directeur général de La Poste, a été interrogé par la commission des Finances du Sénat le mercredi 10 avril. Il a expliqué que le groupe La Poste se réinvente en se tournant vers la livraison de repas à domicile. Cette idée fait partie du plan stratégique de l’entreprise pour les dix prochaines années. En 1990, 70% du chiffre d’affaires de La Poste provenait du courrier. Cependant, ce pourcentage diminue chaque année et devrait atteindre seulement 15% d’ici la fin de l’année 2024.
Cette baisse constante de l’activité courrier au cours de la dernière décennie, en raison de la dématérialisation des lettres et des factures, a entraîné une perte de six milliards d’euros pour le groupe La Poste. Cela équivaut au chiffre d’affaires de la RATP ou de Dassault-Système. Pour remédier à cette situation, La Poste a entamé une transformation de son modèle économique afin de réduire sa dépendance à l’activité courrier. Aujourd’hui, le groupe se concentre davantage sur la livraison de colis et les services financiers, en collaboration avec la Banque Postale.
Cinq millions de repas livrés en 2023
La décision de confier aux 65 000 facteurs la livraison de repas à domicile comme principale activité d’ici 2025 s’inscrit dans une stratégie visant à profiter du vieillissement de la population. La diversification vers ce secteur est déjà en cours, avec La Poste livrant actuellement plus de 15 000 repas par jour. En 2023, le groupe a livré cinq millions de repas. L’objectif est de doubler le chiffre d’affaires issu de cette nouvelle activité dès cette année. Ce service, principalement destiné aux seniors, est proposé en partenariat avec les centres communaux d’action sociale (CCAS), les hôpitaux et des restaurateurs spécialisés.
Pendant ce temps, de nombreux bureaux de poste ferment leurs portes, ce qui préoccupe les populations locales. En effet, il ne reste plus que 7 000 bureaux de poste en France, contre 14 000 à la fin des années 90, et leur fréquentation diminue. Dans 40% des agences postales communales, principalement situées en zones rurales, moins de cinq personnes s’y rendent chaque jour.
