Littérature jeunesse au Festival du livre de Paris 2024 : contre les stéréotypes et pour de nouvelles images

Festival du livre de Paris 2024 : la littérature jeunesse à l'assaut des stéréotypes et en quête de nouvelles images
          Princesses à sauver, garçons intrépides... de nombreux livres pour enfants fondent leur intrigue sur des clichés.  Au Festival du livre de Paris, Talents Hauts lutte pour faire naître de nouvelles représentations. Un combat non sans difficulté mené par plusieurs maisons d'édition.

De nombreux contes pour enfants reposent sur des stéréotypes classiques tels que les princesses à sauver et les garçons intrépides. Cependant, au Festival du livre de Paris, la maison d’édition Talents Hauts s’efforce de promouvoir des histoires plus diversifiées et inclusives. Ce combat pour la représentation des personnages dans la littérature jeunesse est mené avec détermination par plusieurs maisons d’édition qui cherchent à offrir aux enfants des récits plus variés et authentiques.

Un carrosse de princesse revisité pour les enfants

Un véhicule tout terrain avec des hélices, un moteur apparent, un klaxon et un gyrophare n’est autre que le carrosse d’une princesse destiné aux enfants de moins de quatre ans. Dans l’album Mon Carosse (Talents Hauts, 2022), une jeune héroïne décide de personnaliser son embarcation plutôt que de se contenter de ce qui lui a été donné. L’autrice et illustratrice Séverine Huguet la dessine prête pour l’aventure, une princesse peu conventionnelle dans la littérature jeunesse.




Extrait de l'album

La maison d’édition Talents Hauts, créée en 2005 pour lutter contre les stéréotypes sexistes, propose des ouvrages pour les enfants et les adolescents. Depuis 2021, une collection d’albums en carton et à bouts ronds adaptés aux plus petits est disponible. Talents Hauts est la seule maison d’édition en France à publier des livres engagés contre le sexisme pour les moins de trois ans, selon Stéphanie Daniel, fondatrice de la librairie Les livres qui sèment.




L'album

Malgré les efforts de maisons d’édition comme Talents Hauts, certains sujets, notamment LGBTQI+, peinent à trouver leur place dans la littérature jeunesse. Les maisons d’édition sont parfois réticentes à aborder ces thèmes pour les très jeunes lecteurs. Dans l’essai Où sont les personnages LGBTQI+ en littérature jeunesse ? (Ed. On ne compte pas pour du beurre, 2024), Sarah Ghelam et Spencer Robinson constatent que peu d’ouvrages contiennent des personnages LGBTQI+.

Sur une période similaire, la chercheuse Priscile Croce, dans son ouvrage Où sont les albums jeunesses anti-sexistes ? (Ed. On ne compte pas pour du beurre, 2024), établit une liste d’ouvrages luttant contre les stéréotypes de genre. De 2010 à 2023, seuls 400 ouvrages donnaient à voir au moins un enfant non blanc.

Créer les représentations manquantes

En 2020, Elsa Kedadouche et Caroline Fournier décident de créer leur maison d’édition, On ne compte pas pour du beurre, après avoir constaté le manque de représentations de leur famille dans les livres existants. Leur maison d’édition a publié 16 albums mettant en scène des personnages sous-représentés, sans aucun bénéfice financier pour les créatrices.

Les auteurs et illustrateurs cherchant à créer de nouvelles représentations sont souvent confrontés à des refus de la part des éditeurs dans le monde de la littérature jeunesse. Certains se voient contraints de modifier l’apparence de leurs personnages pour correspondre aux normes éditoriales.




Extrait de

Rendre ces ouvrages visibles

Face au manque de visibilité des ouvrages visant à offrir de nouvelles représentations, Stéphanie Daniel a créé la librairie en ligne Les livres qui sèment, regroupant des ouvrages jeunesse engagés pour les rendre plus accessibles aux parents et aux enfants. L’objectif est de proposer des récits qui permettent à la fois de découvrir l’autre et de se reconnaître.

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