Les Ukrainiennes travaillent dans les mines pendant la guerre

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "Pour les gars d'ici, une femme dans la mine, ce n'est pas possible" : depuis le début de la guerre, les Ukrainiennes peuvent travailler dans les galeries
          Elles n'étaient pas les bienvenues sous terre en Ukraine. Désormais, la présence des femmes est acceptée pour l'effort de guerre contre la Russie. Nous les avons rencontrées à 510 mètres de profondeur.

En Ukraine, les femmes étaient autrefois exclues de la vie souterraine. Cependant, les temps ont changé et désormais, elles sont les bienvenues pour participer à l’effort de guerre contre la Russie. C’est ainsi que nous avons eu l’opportunité de rencontrer ces femmes courageuses à une profondeur impressionnante de 510 mètres.

La mine entre Dnipro et Pokrovsk dans le Donbass : une cible de l’armée russe

Le lieu de la mine entre Dnipro et Pokrovsk, situé dans le Donbass à quelques kilomètres du front, est gardé secret et stratégique. En effet, l’armée russe la considère comme une cible importante car le charbon extrait est utilisé pour alimenter les centrales thermiques du pays.

Depuis le début de la guerre, les règles ont évolué et les femmes, autrefois interdites de descendre au fond, peuvent désormais travailler dans les galeries. Elles apportent leur aide sur certains postes sans être directement impliquées dans la production de charbon.

Aux ascenseurs, aux capteurs de méthane, à la réparation des machines…

La descente dans la mine se fait sur 370 mètres le long des parois de l’ascenseur. À 510 mètres de profondeur, Yevguenia, souriante, gère les trajets de l’ascenseur depuis un an. Elle a rejoint le travail pour soutenir le système énergétique et apporter sa contribution en tant que main-d’œuvre féminine. Malgré les doutes de son formateur sur sa capacité à exercer ce métier, Yevguenia a su prouver le contraire et affirme que les femmes peuvent travailler partout.

Plus bas, à deux kilomètres de profondeur, Nadiejda surveille les capteurs de méthane. Elle est fière de son rôle vital dans la mine et affirme que, si nécessaire, elle serait prête à extraire du charbon. Malgré les taquineries et les moqueries des hommes dans la mine, Nadiejda et ses collègues ont montré qu’elles étaient capables de travailler efficacement.

La guerre et l’inquiétude jamais très loin des mines de charbon

Les femmes qui travaillent dans la mine mettent en avant les conditions sociales avantageuses, telles que des cotisations pour la retraite plus rapides, du charbon gratuit ou encore un bon salaire. Cependant, la guerre et l’inquiétude sont omniprésentes, comme en témoigne Katarina dont le frère est sur le front et dont le mari vient de s’engager.

Malgré ces difficultés, toutes les femmes interrogées souhaitent continuer à travailler dans la mine même après la fin de la guerre. Cependant, l’ingénieur en chef Anatoly estime que la présence des femmes devrait rester une exception en raison du danger que représente ce travail. Il souligne l’importance de la force physique et de la préparation morale en cas d’accident.

Les femmes, quant à elles, ne voient qu’une seule différence : être appelées des « mineurettes » ou petites mineuses, plutôt que des mineurs.

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