Le stockage stratégique de Leclerc : des pratiques controversées révélées

Vidéo



  

  
  

      

  

  
    Le stockage stratégique, ou comment Leclerc augmenterait ses marges... à l'insu de ses fournisseurs
          Pour casser les prix, Leclerc est réputé aussi coriace avec ses fournisseurs qu'avec ses concurrents. Une journaliste de "Complément d'enquête" s’est fait embaucher dans une centrale régionale, là où sont gérées une partie des négociations avec les industriels. Équipée d'une caméra cachée, elle a découvert des méthodes pas toujours orthodoxes...

Leclerc est connu pour sa politique de prix bas, ce qui le conduit à adopter une approche ferme à la fois envers ses fournisseurs et ses concurrents. Une enquête menée par une journaliste de l’émission « Complément d’enquête » a révélé les pratiques parfois contestables de l’enseigne dans ses négociations avec les industriels. En se faisant embaucher dans une centrale régionale de l’enseigne, la journaliste a pu observer de l’intérieur les méthodes employées, et les a documentées à l’aide d’une caméra cachée.

Qu’est-ce que le concept de « stockage stratégique » ?

Une journaliste de l’émission « Complément d’enquête » a mené sa propre investigation en se faisant embaucher comme assistante commerciale dans une centrale d’achat Leclerc. Elle a été intriguée par la présence des mots « stockage stratégique » sur certains dossiers de grandes marques fournissant les hypermarchés. Selon le responsable de son service, il s’agit de commander plus de produits que nécessaire pendant les périodes de promotion, afin de les revendre plus tard à un prix plus élevé aux consommateurs. Les fournisseurs sont-ils au courant de cette pratique ? « Surtout pas », affirme-t-il.

« Ce truc-là, c’est vecteur de chiffre à mort, et de rentabilité. En moyenne, on gagne 10 000 euros par semaine. Sur l’année, 50 fois 10 000, c’est pas mal… »

Un responsable de service

dans une centrale d’achat Leclerc

Cette pratique n’est pas illégale tant que les produits en promotion ne représentent pas plus de 25% des achats annuels du fournisseur. Cependant, selon le responsable de service, il arrive parfois que la centrale dépasse cette limite. « On se met en danger sur des stockages stratégiques par rapport à la loi », explique-t-il, reconnaissant avoir vidé le stock d’un petit fournisseur régional sur une année.

« Si la Répression des fraudes arrive, on se fait dézinguer »

D’après les observations de la journaliste, cette pratique n’est pas spécifique à cette centrale d’achat, et la direction est parfaitement au courant. Elle a assisté à une réunion entre le siège de Leclerc et les représentants des seize centrales régionales, où le stockage des produits achetés en promotion était au cœur des discussions. Quatre centrales régionales sur seize ont avoué avoir recours au stockage stratégique.

Malgré les sollicitations, la centrale régionale et la direction de l’enseigne n’ont pas répondu aux interrogations de « Complément d’enquête » concernant cette pratique.

Extrait de « Prix cassés, coups de pression : révélations sur le système Leclerc », un reportage à visionner dans « Complément d’enquête ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut