Le peintre Théodore Rousseau redécouvert au Petit Palais, maître à l’écoute des arbres

Théodore Rousseau, le peintre qui entendait la voix des arbres, à redécouvrir au Petit Palais
          En 1829, il refuse le traditionnel voyage des peintres en Italie et parcourt la France, de l'Auvergne à la Normandie avant de se fixer en forêt de Fontainebleau où il s'immerge dans le paysage et écoute le vent dans les branches. Un grand peintre de paysage revient au premier plan à Paris.

En 1829, au lieu de participer au voyage traditionnel des peintres en Italie, il décide d’explorer la France de l’Auvergne à la Normandie. Il finit par s’installer dans la forêt de Fontainebleau, où il trouve l’inspiration en observant les paysages et en écoutant le vent souffler à travers les branches des arbres. Sa décision de rester en France et de se plonger dans la nature locale le ramène sur le devant de la scène artistique à Paris en tant que grand peintre de paysage.

Théodore Rousseau a été un acteur majeur de l’évolution de l’art du paysage au début du XIXe siècle, mettant en avant la nature pour elle-même, notamment à Fontainebleau, depuis Barbizon où il s’était établi. Une exposition exceptionnelle organisée par le Petit Palais nous permet de redécouvrir ce grand peintre, longtemps négligé en France.

La dernière monographie de Théodore Rousseau, datant de 1967 au Louvre, souligne l’importance de cet artiste qui se considérait comme un auditeur des « voix des arbres » et parlait d’un « langage des forêts ». Malgré cela, il n’avait pas reçu l’attention qu’il méritait en France depuis longtemps. Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peintures au musée d’Orsay et commissaire de l’exposition, souligne l’importance de faire redécouvrir cet artiste trop souvent oublié, malgré sa contribution fondamentale à l’art du paysage.

Formé dans l’atelier de Jean-Charles-Joseph Rémond, maître du « paysage historique », Théodore Rousseau a fait preuve très tôt d’une grande liberté artistique. Il a décidé de ne pas participer au concours pour le prix de Rome et a refusé de se rendre en Italie, contrairement à la tradition de l’époque. Privilégiant le paysage en tant que sujet central, Rousseau a été l’un des premiers à peindre la nature telle qu’elle était, sans la recomposer ou l’idéaliser comme cela se faisait habituellement.

Malgré son refus répété au Salon de 1836 à 1841, Théodore Rousseau a su imposer son style novateur, caractérisé par une esthétique du non-fini et des touches de pinceau expressives. Il a été surnommé le « grand refusé » en raison de son approche artistique singulière, où l’émotion et la spontanéité prévalaient sur la finition parfaite.

Installé à Barbizon dans la forêt de Fontainebleau en 1847, Théodore Rousseau a passé de longues heures à explorer la nature, capturant des instants fugaces de lumière et de mouvement. Ses œuvres, souvent inachevées mais pleines d’émotion, ont marqué une rupture avec les conventions artistiques de son époque.

En exposant des tableaux représentant un même site à différents moments de la journée à l’Exposition universelle de 1855, Théodore Rousseau a annoncé les séries impressionnistes à venir. Son influence sur des peintres comme Claude Monet et son rôle de précurseur de l’impressionnisme sont aujourd’hui reconnus comme ayant révolutionné l’art du paysage.

L’exposition « Théodore Rousseau, La Voix de la forêt » au Petit Palais offre une occasion unique de redécouvrir ce maître du paysage souvent négligé. En mettant en lumière son art novateur et ses contributions à l’évolution de la peinture paysagiste, cette exposition permet de saisir toute la modernité et la force expressive de l’œuvre de Théodore Rousseau.

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