Juliette Binoche revisite sa carrière à la lumière de #metoo : apprendre à dire non

"J’ai dû apprendre à dire non" : Juliette Binoche revisite sa carrière à la lumière de #metoo dans un long entretien au journal Libération
          L'actrice Juliette Binoche revient sur ses débuts et relate les différentes épreuves qu'il lui a fallu traverser sur les tournages, et sur les castings.

Juliette Binoche, célèbre actrice, évoque ses débuts dans le monde du cinéma et partage les défis et obstacles qu’elle a dû surmonter lors de ses différentes expériences sur les plateaux de tournage ainsi que lors des auditions pour décrocher des rôles.

Réflexion sur les débuts de Juliette Binoche et le mouvement #MeToo

Dans une interview approfondie publiée par le journal Libération le vendredi 26 avril, Juliette Binoche raconte son parcours parsemé de situations gênantes, voire « humiliantes », d’agressions et parfois de maltraitance, avant qu’elle n’apprenne à dire non.

Le journaliste introduit cette rencontre en soulignant que Juliette Binoche a revisité ses débuts à la lumière de la révolution #MeToo, en relisant et peaufinant le récit pour préciser certaines formulations ou détails.

Sans détour, l’actrice évoque avec précision certaines scènes, mentionne des noms comme celui du réalisateur Pascal Kané. Elle se souvient d’une situation où ce dernier l’avait invitée à dîner pour lui parler d’un projet, mais avait tenté de l’embrasser de force, ce à quoi elle avait vigoureusement résisté.

« La difficulté de protéger ses camarades »

Juliette Binoche partage également d’autres expériences, comme lors du tournage de L’insoutenable légèreté de l’être, où le réalisateur était entré dans sa caravane pour la toucher. Elle regrette de ne pas avoir toujours su protéger ses collègues, mentionnant une scène où une figurante aurait été agressée par un acteur, laissant cette dernière sonnée à la fin du tournage.

« La nudité quasi obligatoire dans les années 80-90 »

L’actrice se remémore une époque où la nudité était presque incontournable, surtout pour les jeunes femmes, dans les castings et sur les plateaux de tournage. Elle évoque le besoin de corps nus au cinéma à cette époque, soulignant que cette exigence ne concernait que rarement les hommes.

Au fil du temps, après des expériences difficiles, Juliette Binoche apprend à poser des limites et à remettre en question les scènes de nu non nécessaires dans un scénario.

En plus des violences sexuelles, l’actrice parle d’un climat de maltraitance sur les plateaux de tournage, racontant un incident où elle a failli se noyer sans que personne ne réagisse sur le tournage des Amants du Pont Neuf.

« Le poids de l’idéalisation des metteurs en scène »

Juliette Binoche se questionne sur l’idéalisation des metteurs en scène et sur la soumission qu’elle associait à de la protection. Elle reconnaît avoir eu le sentiment d’appartenir à une caste artistique, mais a dû apprendre à dire non et à reconnaître ce qu’elle devait quitter.

Enfin, la comédienne se dit soulagée de voir des femmes et des hommes témoigner des abus subis, soulignant le courage nécessaire pour exposer sa vie intime et encourageant à remercier ceux qui osent partager leurs expériences.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut