De plus en plus de jeunes diplômés français choisissent de quitter leur pays pour s’installer dans d’autres villes où ils se sentent mieux accueillis. C’est ce que révèle une enquête menée par Julien Talpin, chercheur en sciences politiques, et publiée aux éditions du Seuil sous le titre « La France, tu l’aimes mais tu la quittes ». Cette tendance inquiète de nombreux observateurs qui craignent un exode des cerveaux et un appauvrissement du potentiel intellectuel de la France. Selon Talpin, ces jeunes expatriés sont motivés par le désir de trouver un environnement professionnel plus propice à leur épanouissement, mais aussi par des considérations politiques et sociales. Cette fuite des cerveaux pose de nombreuses questions sur l’avenir de la France et sur sa capacité à retenir ses talents.
Les raisons du départ
Julien Talpin, co-auteur de l’enquête intitulée « La France, tu l’aimes mais tu la quittes » (éditions Seuil), explique que les personnes rencontrées aux quatre coins du monde ont pris la décision de quitter la France après mûre réflexion. Ils ont été poussés à agir suite à diverses brimades, discriminations et remarques auxquelles ils ont été confrontés. Malgré le fait de devoir quitter une partie de leur famille et leurs amis, ces expatriés restent très attachés à leur pays d’origine.
Les chiffres révélateurs
Malgré les plus de 1 000 personnes rencontrées et les 140 entretiens approfondis réalisés, Julien Talpin ne donne pas de chiffres précis concernant le phénomène de l’expatriation. Cependant, il souligne que le phénomène touche bien plus de personnes que celles ayant participé à l’enquête, puisque de nombreux autres individus les contactent depuis la publication du livre. Il mentionne également une grande diversité des rapports à la religion parmi les expatriés, et souligne que 53% d’entre eux ont au moins un diplôme de niveau bac +5. Enfin, 71% des personnes interrogées justifient leur départ par le souhait de moins subir le racisme et les discriminations.