Jeunesse indépendantiste kanak en Nouvelle-Calédonie : finir le travail des aînés

Reportage



  

  
  

      

  

  
    En Nouvelle-Calédonie, la jeunesse indépendantiste kanak veut "finir le travail engagé par les aînés"
          Les jeunes Kanaks ont été en première ligne dans les émeutes qui ont secoué l'archipel depuis mi-mai. Leur mobilisation, qu'ils entendent poursuivre, a également été motivée par les inégalités économiques qu'ils subissent.

Les jeunes Kanaks ont joué un rôle clé lors des récentes émeutes qui ont éclaté dans l’archipel depuis mi-mai. Leur forte implication dans ces événements tumultueux témoigne de leur volonté de poursuivre leur lutte, motivée en partie par les inégalités économiques auxquelles ils font face au quotidien.

Identité et contrôle

Dans le quartier populaire de Rivière-Salée, à Nouméa, Arona Teno demande à chaque personne qui franchit le barrage de décliner son identité. Armé d’une latte de bois et d’un talkie-walkie, ce jeune Kanak de 24 ans assure la circulation de sa propre manière. Il laisse passer ceux qu’il reconnaît, comme un automobiliste à qui il siffle un simple « ça va, tu passes ».

Avant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, le jeune homme était décrit comme « un gars tranquille », enchaînant les petits boulots. Mais le « lundi de l’étincelle », il a appelé à la mobilisation pour défendre les intérêts des Kanaks, soulignant le rôle important des jeunes dans cette alerte.

« Un putsch générationnel »

La jeunesse kanak est en première ligne dans les manifestations, avec une moyenne d’âge autour de 20 ans. Certains considèrent qu’il y a un véritable « putsch générationnel » en cours, remettant en question le leadership des partis politiques indépendantistes qui semblent dépassés par ces nouvelles générations.

« Il y a une espèce de défiance aujourd’hui. Parce qu’on n’a rien gagné. Parce que ce sont les mêmes leaders depuis 35 ans. » – Un cadre de l’Union calédonienne

à franceinfo

Sur le terrain, les jeunes membres de la CCAT se heurtent parfois à des réticences, soulignant un malaise entre les générations. Certains reprochent aux dirigeants actuels de ne pas être assez efficaces et remettent en question leur légitimité.

Inégalités persistantes

Les inégalités entre les Kanaks et le reste de la population néo-calédonienne restent criantes, notamment en termes d’emploi. Le chômage touche davantage la communauté kanak, même avec des niveaux de diplôme équivalents. Cette situation engendre un fort sentiment d’injustice sociale parmi les jeunes Kanaks.

Des jeunes habitants du quartier de Rivière-Salée, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 24 mai 2024. (RAPHAEL GODET / FRANCEINFO)

Lutte et détermination

Les jeunes Kanaks expriment un fort désir de changement et de décolonisation. Ils reprennent le flambeau de la lutte initiée par leurs aînés et affichent une détermination sans faille. Malgré les répressions policières, la volonté de ces jeunes de poursuivre leur combat est intacte.

La visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie n’a pas apaisé les tensions, au contraire, elle a renforcé la détermination des jeunes Kanaks à se faire entendre et à obtenir justice pour leur communauté.

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