En France, la toile « de Nîmes » a été créée, et depuis, le savoir-faire local renaît avec des marques comme 1083, qui fabrique des jeans entièrement français à partir de coton cultivé dans le sud du pays.
Un jean 100% français grâce à l’entreprise 1083
1083 est une entreprise textile qui a relevé le défi de produire un jean entièrement fabriqué en France. Pour cela, elle cultive du coton dans la Drôme et le Gers, avant de le transformer dans les Vosges. Ce processus permet de limiter la distance parcourue par le denim à 1 083 kilomètres maximum avant d’atteindre le client, offrant ainsi une traçabilité optimale du produit.
Après plus d’un an d’attente, les premiers 800 pantalons 100% français seront bientôt livrés. En effet, la société a adopté une méthode de production sur commande, qui a également servi de financement participatif pour lancer le modèle économique. Cette approche permet d’éviter la surproduction et les invendus, selon Thomas Huriez, fondateur et directeur de 1083.
Une filière du jean français reconstruite de A à Z
Vendu à 160 euros, ce jean se positionne dans la gamme de prix de certaines grandes marques de prêt-à-porter. Depuis sa création en 2013, 1083 s’est imposé dans le secteur de l’habillement « made in France ». La marque met en avant le fait d’avoir reconstruit entièrement la filière du jean français, de la culture du coton jusqu’à la confection du vêtement.
Deux champs de coton qui n’appartiennent pas seulement à la marque 1083, Thomas Huriez est en partenariat avec les agriculteurs et les investisseurs engagés de la Drôme et du Gers participant à la production de ce coton 100% français.
(1083)
Pour la mise en place de ce nouveau jean, il a été nécessaire de trouver des compétences spécifiques dans les huit étapes de production, allant de la culture du coton au délavage du jean. La marque, spécialisée dans les jeans, propose également d’autres pièces pour les vestiaires féminins et masculins. 90% de la collection est encore fabriquée à partir de coton bio provenant d’une exploitation en Tanzanie, qui privilégie une approche respectueuse de l’environnement en n’utilisant ni pesticide ni irrigation en eau, selon le patron de l’entreprise.
Relocaliser le secteur pour créer des emplois
Aujourd’hui, 1083 emploie 105 personnes, dont près de vingt couturières à Rupt-sur-Moselle, où les pièces sont assemblées à la main. Olivier Ducatillion, président de l’Union des industries textiles, voit en cette initiative un bel exemple de réussite et estime que relocaliser une petite partie des vêtements achetés en France pourrait générer des milliers d’emplois.
Comme d’autres acteurs du « made in France », 1083 attend un engagement plus fort des pouvoirs publics. L’entreprise a par exemple proposé de réaliser les bas des uniformes expérimentés dans plusieurs établissements scolaires, mais attend encore des réponses. Le « made in France » ne représente que 5% du marché de l’habillement en France, selon Olivier Ducatillion, qui plaide pour la mise en place d’un appel d’offres national pour soutenir les entreprises du secteur.
Le besoin d’un soutien pour le « made in France »
Malgré un regain d’intérêt après la pandémie de Covid-19, le « made in France » souffre depuis 2023. Une baisse de la consommation et une inflation importante ont impacté le secteur, avec une augmentation des coûts de production sans augmentation des prix de vente. 1083, qui représente à lui seul 50% des ventes de jeans fabriqués en France, continue de promouvoir le savoir-faire français dans le domaine de l’habillement.
