Inrae Vosges : nouvelles techniques d’élevage anti-gaspi

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "L'anti-gaspi de la ferme" : dans les Vosges, l'Inrae développe de nouvelles techniques d'élevage plus respectueuses de l'environnement
          Les scientifiques de l'Institut de recherche agronomique (Inrae) tentent de réinventer l'agriculture dans des fermes expérimentales. Exemple à Mirecourt, dans les Vosges.

Les chercheurs de l’Inrae mettent en œuvre des nouvelles pratiques agricoles dans des exploitations expérimentales afin de repenser l’agriculture. Un exemple concret se trouve à Mirecourt, dans le département des Vosges.

Expérimentation pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement

À la ferme expérimentale de Mirecourt, située dans les Vosges, l’accent est mis sur l’autonomie. Les chercheurs de l’Inrae se penchent quotidiennement sur la question du développement d’élevages respectueux de l’environnement, de la réduction de l’usage des pesticides et de l’allègement du travail des agriculteurs. Rémi Lavé, technicien à l’Inrae, s’occupe de 90 vaches laitières avec des méthodes d’agroécologie, visant à concilier agriculture et écologie.

En désignant une vache Montbéliard, Rémi Lavé explique : « Elle mange des fourrages issus de l’exploitation. Donc là, vous avez un foin à base de luzerne. On s’interdit tout achat extérieur d’aliments. » Ainsi, les bêtes se nourrissent en pâturant dans les prairies permanentes et ne subissent qu’une seule traite par jour. Rémi Lavé souligne : « Classiquement, en élevage laitier, la traite, c’est une fois le matin, une fois le soir. Nous, on a fait le choix de la mono traite, donc on ne traite que le matin. La traite se passe beaucoup mieux le matin que quand notamment il fait chaud l’été ou l’après-midi. »

Cette seule traite quotidienne entraîne une production laitière moindre. Cependant, Thomas Puech, ingénieur de recherche en agronomie, insiste sur le fait qu’il n’y a pas de perte de rentabilité. « Effectivement, on produit moins de lait au niveau des animaux, admet-il. Mais on a des charges en termes d’alimentation qui sont relativement faibles, notamment dû au fait que nos animaux pâturent beaucoup. Avec la spécificité aussi qu’on voulait, via la mono traite, libérer du temps de travail pour l’élevage d’autres animaux comme les moutons. »

Valorisation des ressources de l’exploitation

Ce temps libéré est utilisé pour l’élevage de moutons et de porcs qui se nourrissent également grâce aux ressources de l’exploitation. Amandine Durpoix, ingénieur d’étude à la ferme de Mirecourt, souligne : « Notre élevage de porcs peut être considéré un peu comme l’anti-gaspi de la ferme. Et on va dimensionner la troupe qu’on peut élever, le nombre de porcs qu’on peut élever, en fonction de la quantité de petits grains de blé, de petits grains d’avoine, de petits grains de lentilles qu’on a sur la ferme », explique-t-elle.




Les porcs officient comme les

Toutes ces pratiques relèvent de l’agroécologie. Bénédicte Autret, directrice de l’unité de recherche de la ferme, souligne : « Le fait d’avoir des animaux qui vont pouvoir brouter nos pâtures mais aussi fertiliser nos sols, maintenir de la vie dans nos sols et donc derrière, pouvoir assurer des productions de céréales de tout type de cultures puisqu’ici on en a jusqu’à une vingtaine de différentes. C’est ça l’agroécologie, c’est de penser le système dans son entièreté. » Les produits sont vendus localement et les chercheurs de l’Inrae se donnent cinq ans pour évaluer la rentabilité de l’exploitation.

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