Humoriste Shaden Faqih visé par autorités religieuses musulmanes au Liban

Liban : l'humoriste Shaden Faqih dans le collimateur des autorités religieuses musulmanes
          Les sketches irrévérencieux de Shaden Faqih, qui affiche son homosexualité dans un pays où la loi prévoit jusqu'à un an de prison pour les relations "contre-nature", ont déjà suscité des polémiques.

Shaden Faqih, par le biais de ses sketches provocateurs, met en avant son homosexualité dans un pays où les relations « contre-nature » sont passibles d’une peine allant jusqu’à un an de prison. Ces performances ont déjà déclenché des débats houleux et controversés.

Une polémique autour d’une humoriste au Liban

Une humoriste et militante des droits LGBTQ+ au Liban, Shaden Faqih, se retrouve au cœur d’une polémique après avoir tourné en dérision la prière hebdomadaire, ce qui a suscité la colère de certaines autorités religieuses et politiques. Le Conseil supérieur chiite et Dar al-Fatwa, respectivement plus hautes instances des communautés chiite et sunnite, ont porté plainte contre elle pour des accusations d’atteinte à la religion musulmane, de blasphème et d’incitation à la sédition religieuse et confessionnelle.

En plus des autorités religieuses, un député islamiste, Imad Hout, a également déposé une plainte contre l’humoriste. Shaden Faqih, connue pour son humour irrévérencieux, se moque des imams et de la prière du vendredi, ce qui a provoqué des réactions vives dans un pays toujours marqué par ses divisions post-guerre civile.

Des limites franchies par les humoristes

Au Liban, pays multiconfessionnel, les humoristes n’hésitent pas à transgresser les limites et à aborder des sujets sensibles, ce qui peut parfois les mettre en conflit avec la censure ou les autorités religieuses et politiques. Shaden Faqih, qui affiche ouvertement son homosexualité, a déjà fait parler d’elle avec des sketches audacieux, même si la loi libanaise prévoit des peines de prison pour les relations considérées comme « contre-nature ». Interrogée sur cette affaire, la comédienne n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.

Une répression de la liberté d’expression dénoncée

Face à cette affaire, Jad Chahrour, porte-parole de Skeyes, une ONG surveillant la liberté de la presse, a déploré la situation actuelle au Liban. Il estime que le pays est devenu un « Etat policier » où les activistes, les journalistes et les organisations de la société civile font face à une répression, tandis que ceux qui provoquent des troubles gouvernent en toute impunité.

Selon lui, la campagne contre Shaden Fakih semble être préméditée, avec la diffusion d’une vidéo filmée en secret lors d’une représentation de l’humoriste. Cette répression de la liberté d’expression rappelle un précédent cas en 2023, où un autre humoriste libanais, Nour Hajjar, avait été arrêté pour un sketch jugé offensant datant de plusieurs années.

Le Liban est généralement considéré comme plus tolérant envers l’homosexualité que d’autres pays arabes, mais des controverses peuvent éclater, comme en juillet dernier lorsqu’une proposition de dépénalisation de l’homosexualité a suscité des réactions virulentes.

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