Guyane : Ex-pensionnaire dénonce acculturation forcée dans internats, appel à enquête commission

Témoignage



  

  
  

      

  

  
    Internats de la honte en Guyane : un ex-pensionnaire, séparé de sa famille autochtone dès l'enfance, dénonce "une acculturation forcée"
          Un collectif d'universitaires et de Guyanais souhaite faire émerger la vérité sur les huit pensionnats indiens du département français, qui ont existé pendant des décennies. Ils demandent la création d'une commission pour enquêter.

Un groupe formé d’intellectuels et de citoyens guyanais se mobilise pour mettre en lumière la vérité concernant les huit pensionnats indiens qui ont été en activité pendant de nombreuses années en Guyane française. Ils réclament la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ces établissements et les pratiques qui y étaient menées.

Un collectif d’universitaires et de Guyanais souhaite faire émerger la vérité sur le sort de quelque 2 000 enfants de Guyane, privés de leur culture autochtone durant la deuxième moitié du XXe siècle. Ces enfants, issus de familles amérindiennes, ont été placés dans huit pensionnats indiens du département français, gérés par l’État et l’Église, pendant des décennies. Aujourd’hui, ces personnes demandent la mise en place d’une commission « vérité et réconciliation » pour obtenir justice et réparation.

Sylvestre Waya, né dans la culture kali’na, a été placé au pensionnat d’Iracoubo en 1961, à l’âge de cinq ans. Cette assimilation forcée l’a privé de sa langue maternelle et de ses racines, le contraignant à adopter une identité française et catholique. Malgré ses 67 ans, il n’a jamais pu retrouver pleinement sa culture d’origine, se sentant déraciné et isolé de sa famille.

Les internats imposaient une acculturation totale aux enfants, les privant de tout contact avec l’extérieur et les obligeant à abandonner leurs croyances et leur langue maternelle. Pour Sylvestre, cette séparation de sa culture et de ses origines a été douloureuse et persiste encore aujourd’hui, plus de 60 ans après son placement au pensionnat.

Des témoignages comme celui de Sylvestre ont permis au professeur Jean-Pierre Massias de révéler des cas de violences physiques et d’abus sexuels dans certains pensionnats. Il souligne le caractère colonial de cette assimilation forcée, où les enfants autochtones étaient considérés comme des individus à civiliser par l’Église, avec le soutien de l’État.

Ainsi, une demande de commission « vérité et réconciliation » est formulée pour rendre justice aux 2 000 enfants indiens de Guyane passés par ces pensionnats catholiques. Cette initiative vise à reconnaître les souffrances subies par ces enfants, à rétablir la vérité sur cette période sombre de l’histoire et à leur offrir enfin la possibilité de retrouver leurs racines et leur identité culturelle.

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