Guillaume Musso : 21e roman « Quelqu’un d’autre » chez Calmann-Lévy

Guillaume Musso  : "Je suis à la fois celui qui écrit et celui qui écoute"
          Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 20 mars 2024 : L’écrivain, Guillaume Musso. Il publie son 21e roman chez Calmann-Lévy : "Quelqu'un d'autre".

Chaque jour, Élodie Suigo accueille une personnalité différente dans son émission. Le mercredi 20 mars 2024, c’est au tour de l’écrivain Guillaume Musso de venir parler de son dernier ouvrage, le 21e roman qu’il publie chez Calmann-Lévy : « Quelqu’un d’autre ».

Guillaume Musso, l’auteur le plus lu en France depuis 20 ans

Depuis deux décennies, Guillaume Musso accompagne de nombreux lecteurs à travers ses romans. Il est l’écrivain le plus populaire en France. Sa rencontre avec le public a eu lieu en 2004 avec la publication de son premier livre, Et après… Depuis lors, il a vendu 34 millions d’exemplaires de ses 20 ouvrages traduits dans 47 langues et distribués à travers le monde. Son dernier roman, Quelqu’un d’autre, publié chez Calmann-Lévy, est le 21e opus dans lequel Guillaume Musso pousse les limites du suspense encore plus loin.

Le jeu avec le lecteur dans « Quelqu’un d’autre »

franceinfo : Vous vous amusez à dépasser les bornes. Y prenez-vous du plaisir ?

Guillaume Musso : Oui, j’éprouve un immense plaisir à cela. Pour moi, la littérature est un jeu qui se joue à deux. Je me divise un peu en deux entités : celle qui écrit et celle qui écoute l’histoire qui lui est racontée. Dans ce livre, un meurtre d’une héritière italienne retrouvée morte sur son bateau est le point de départ. Ensuite, quatre personnes livrent leur version de l’histoire : son mari arrêté, la jeune maîtresse de son mari, la policière cannoise chargée de l’enquête et la victime, Oriana, qui raconte les mois précédant sa mort.

« Dans ‘Quelqu’un d’autre’, le jeu avec le lecteur est simple. Personne ne ment, mais tout le monde ne s’accorde pas sur la vérité. Tout ce que vous lisez, tout ce que disent les personnages, c’est vrai. »

Guillaume Musso

à franceinfo

Le titre « Quelqu’un d’autre » et ses significations

Il y a un autre paramètre que vous injectez dans cette histoire, c’est le titre, Quelqu’un d’autre, qui signifie énormément de choses.

Oui, j’avais deux idées en tête. D’une part, le désir de devenir quelqu’un d’autre, le sentiment de ne pas avoir la vie que l’on mérite. D’autre part, l’expression « quelqu’un d’autre » qui surgit souvent au sein des couples en crise, lorsqu’on se demande s’il y a une autre personne dans la relation. J’ai exploré ce paradoxe qui réside dans le regard extérieur porté sur les couples, contrastant parfois avec la réalité de leur intimité, connue seulement des deux partenaires.

La part de Guillaume Musso dans ses personnages

Il y a un peu de vous dans vos personnages, c’est quelque chose que vous avez toujours fait, alors quelle est la part justement de Guillaume Musso dans ces personnages ?

Les personnages reflètent des aspects de moi-même, comme des morceaux de lumière diffractés à travers un prisme. Ce ne sont pas des miroirs, mais plutôt des incarnations de mes préoccupations, de mes peurs, qui prennent vie à travers ces personnages. Cependant, cette démarche n’est pas consciente.

« Je me vois comme un metteur en scène qui met en scène des personnages. Il arrive même que je fasse les voix comme pour les scènes de garde à vue ».

Guillaume Musso

à franceinfo

Les dialogues percutants et le jeu des voix

Une des gardes à vue est un face-à-face qui crée même des tremblements, il y a des tensions qui sont palpables.

La confrontation entre la jeune policière cannoise et l’homme qu’elle interroge est chargée de tension. Elle le soupçonne du meurtre de sa femme, mais ressent également une certaine attirance pour son mystère. Lors de l’écriture, je jouais ce face-à-face en interprétant les deux voix pour rendre les dialogues percutants et fluides. C’était un exercice agréable et amusant.

La révélation jusqu’à la dernière ligne

La promesse était que jusqu’à la dernière ligne, on allait en apprendre et découvrir. Est-ce que jusqu’à la dernière ligne, vous, vous espériez aussi que l’histoire continue ?

Oui, j’ai cherché pendant 20 ans une histoire dont le dénouement surviendrait à la toute fin, voire au dernier mot. Après avoir écrit le roman, il restait trois pages à écrire. J’ai décidé de me laisser surprendre en me demandant : « Et si quelque chose se passait dont je n’aurais pas conscience ? » J’ai passé un week-end à écrire ces trois dernières pages, moins contrôlé, pour tenter de percer la vérité des personnages.

Le plaisir de se surprendre en écrivant

C’est ce qu’on découvre d’ailleurs dans cet ouvrage, vous êtes dans le self-control, mais complètement décontrôlé.

Grâce à l’expérience acquise avec mes romans précédents, je continue à m’amuser et à me surprendre. Il est essentiel de prendre des risques et de se laisser porter par l’écriture pour voir où cela nous mène. Chaque matin, en ouvrant mon ordinateur, j’éprouve une excitation à l’idée de découvrir ce que mes personnages vont vivre et me faire vivre par procuration.

La valeur de la lecture selon Guillaume Musso

On sait à quel point on lit de moins en moins et pourtant, vous contribuez à vendre du livre et à faire comprendre que c’est important, ça vous touche ?

En tant que fils de bibliothécaire et ancien enseignant, je suis un fervent défenseur de la lecture, une expérience irremplaçable. Il est triste de constater la diminution du nombre de lecteurs. La lecture a profondément changé ma vie, car elle m’a fait réaliser qu’avec un livre dans ma poche, je n’étais jamais seul.

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