Un article publié dans le journal médical « Lancet Global Health » met en lumière l’ampleur alarmante de l’épidémie de goutte en Polynésie française, où 15% de la population est touchée. Ce taux est environ 16 fois plus élevé qu’en métropole, soulignant ainsi la gravité de la situation dans cette région.
Un voyage à Tahiti pour étudier une maladie inquiétante
Direction Tahiti, avec Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5. L’origine de ce voyage en Polynésie française n’est pas réjouissante, on ne parle pas de soleil, de lagons ou de sable fin, mais d’une maladie. Il s’agit de la goutte, très présente là-bas.
Une maladie méconnue et très répandue en Polynésie française
Géraldine Zamansky explique que la goutte touche 15% de la population en Polynésie française, soit 16 fois plus qu’en métropole. Cette prévalence de la maladie est qualifiée d’ »épidémie » dans une enquête publiée récemment dans le Lancet Global Health. Le Pr Tristan Pascart, chef de service de rhumatologie de l’Institut catholique de Lille, a été alerté sur cette fréquence étonnante lors d’un de ses stages d’internat à Tahiti. Une première enquête lui permet aujourd’hui de mieux comprendre cette situation, en mettant en lumière une cause génétique de la maladie.
Les causes génétiques de la goutte
Le Pr Pascart explique que la goutte est causée par plusieurs gènes, dont un qui facilite l’accumulation d’acide urique dans le sang. Cet acide peut se transformer en cristaux douloureux qui se déposent dans les articulations, provoquant ainsi la crise de goutte. Une autre découverte de l’équipe du Pr Pascart concerne un gène qui favorise l’inflammation déclenchée par ces cristaux. Ces gènes sont très présents parmi la population des îles polynésiennes, comme l’ont montré les résultats des examens réalisés sur 874 participants.
Les enjeux de santé publique liés à la goutte en Polynésie
En Polynésie, la goutte est souvent associée aux excès d’alcool et de nourriture, alors qu’elle a également des causes génétiques. Malgré l’existence d’un traitement efficace, l’allopurinol, seulement un tiers des personnes touchées sont correctement traitées. Or, une crise de goutte peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires graves. Le Pr Pascart espère que la sensibilisation à ce problème de santé publique permettra d’améliorer la prise en charge des patients atteints de goutte en Polynésie.
Conclusion
Cette étude met en lumière l’importance de comprendre les mécanismes génétiques impliqués dans la goutte, afin d’améliorer la prévention et le traitement de cette maladie en Polynésie française.
