Gestion des stocks : progrès contre gaspillage, associations pénalisées

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "Les industriels gèrent de mieux en mieux leurs stocks" : quand la lutte contre le gaspillage alimentaire pénalise les associations
          La lutte contre le gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces progresse au détriment, parfois, de l'aide alimentaire. Les associations voient leurs collectes alimentaires diminuer.

Dans les grandes surfaces, la lutte contre le gaspillage alimentaire prend de plus en plus d’importance, ce qui peut parfois avoir un impact négatif sur les associations d’aide alimentaire. En effet, ces dernières constatent une diminution de leurs collectes de denrées.

Les supermarchés proposent de plus en plus de rayons anti-gaspillage, offrant des produits proches de leur date de péremption à prix réduit. Cette pratique est avantageuse pour les consommateurs, mais elle a un impact sur les associations d’aide alimentaire qui voient leurs collectes diminuer. Franceinfo s’est rendu dans un entrepôt de la Banque Alimentaire d’Île-de-France à Arcueil, où des bénévoles trient et rangent des denrées destinées à plus de 300 associations.

La responsable des approvisionnements, Candice Thomas, constate une baisse de 10% des quantités récupérées entre 2022 et 2023, en partie due à la mise en place de rayons anti-gaspillage dans les grandes surfaces. De plus, l’amélioration de la gestion des stocks par les industriels réduit les dons alimentaires. Les applications permettant d’acheter des paniers à moitié prix contribuent également à cette diminution des quantités destinées à l’aide alimentaire.

Les bénévoles, comme Luc de la Croix Rouge, témoignent de la complexité croissante des ramasses, avec moins de produits frais de qualité. Certains aliments abîmés ne peuvent même pas être récupérés en raison de leur état, ce qui pose des problèmes d’hygiène. Le tri des denrées non distribuables représente un travail conséquent, avec 11 millions d’heures de bénévolat entre 2022 et 2023 selon l’Ademe.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a reconnu les effets pervers de la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces sur l’aide alimentaire. Il devait réunir les acteurs concernés pour trouver des solutions, mais la rencontre n’a pas encore eu lieu. La Fédération du commerce et de la distribution admet que certains magasins ne prennent pas assez au sérieux les dons aux associations, mais souligne qu’il s’agit de cas isolés.

Les associations cherchent de nouveaux partenaires pour pallier la diminution des dons des grandes surfaces, tout en soulignant l’importance de maintenir la qualité des produits distribués aux plus précaires. Le gouvernement a débloqué 60 millions d’euros pour améliorer l’accès des associations d’aide alimentaire à des produits plus sains.

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