Fin de la grève des journalistes de « La Provence », confiance difficile à restaurer en la direction

Les journalistes de "La Provence" votent la fin de la grève mais estiment que "la confiance en la direction du journal sera difficile à restaurer"
          Les salariés du quotidien protestaient contre la mise à pied du directeur de la rédaction. Dimanche soir, la direction du journal a annoncé avoir trouvé un "accord" avec Aurélien Viers permettant sa réintégration.

Les employés du journal exprimaient leur mécontentement face à la suspension du directeur de la rédaction. En fin de semaine, la direction a finalement annoncé qu’un accord avait été conclu avec Aurélien Viers pour qu’il retrouve son poste au sein de l’entreprise.

Les journalistes du journal La Provence ont décidé à 56% de mettre fin à la grève entamée vendredi suite à la réintégration sans sanction du directeur de la rédaction, Aurélien Viers, dimanche. Cela marque le troisième jour consécutif sans parution du journal La Provence, en signe de protestation contre la mise à pied du directeur de la rédaction.

Le directeur de la rédaction avait été suspendu vendredi en raison d’une Une jugée « ambiguë » par la direction, suite à la venue d’Emmanuel Macron à Marseille. Deux jours après la visite du président pour une opération policière contre le trafic de drogue, le journal affichait en une une photo d’un quartier de la cité phocéenne avec la citation : « Il est parti et nous, on est toujours là ».

Une « erreur collective » selon la direction

Initialement prévue pour une semaine, la mise à pied a finalement été raccourcie. La direction a reconnu que le directeur de la rédaction était de bonne foi. Aurélien Viers a exprimé sa satisfaction de reprendre son travail, remerciant ses collègues et les internautes pour leur soutien.

La direction de La Provence a affirmé qu’il n’y avait pas eu de changement de cap, mais simplement une volonté de discuter avec Aurélien Viers pour évaluer la possibilité de continuer à travailler ensemble. Elle a soutenu que la suspension du chef de la rédaction n’avait pas pour but de le licencier, mais de prendre le temps d’analyser les dysfonctionnements. Elle continue à critiquer la Une du journal de jeudi, qualifiée d’erreur collective.

« Nous savons que le combat n’est pas terminé »

La fin de la grève reflète l’inquiétude de la rédaction quant à sa capacité à remplir ses missions d’information de manière sereine, ont souligné les syndicats dans un communiqué. Ils estiment que la confiance envers la direction du journal et du groupe sera difficile à rétablir. Ils ont souligné que la réintégration du rédacteur en chef était un premier pas mais ne résolvait pas tout, déplorant les ingérences et les maladresses.

Les syndicats ont un rendez-vous prévu mardi après-midi avec la direction pour continuer les discussions concernant la charte d’indépendance éditoriale, considérée comme essentielle pour éviter de futures crises. Leur objectif est de finaliser ce document d’ici le 15 avril, car ils refusent de transiger sur la liberté éditoriale, conscient que le combat n’est pas encore terminé.

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