Film concept « Shikun » : Amos Gitaï contre le totalitarisme au cœur du conflit israélo-palestinien

"Shikun" : le cinéaste israélien Amos Gitaï signe un film concept contre le totalitarisme, à l'aune du conflit israélo-palestinien
          Le dernier film d'Amos Gitaï est une proposition, d'une grande acuité aujourd'hui, autour de la thématique qui traverse sa filmographie : le conflit israélo-palestinien.

Le plus récent long-métrage réalisé par Amos Gitaï offre une réflexion profonde et pertinente sur un sujet récurrent dans son œuvre cinématographique : le conflit israélo-palestinien.

Une expérience cinématographique avec Amos Gitaï et son dernier film « Shikun »

Le réalisateur israélien Amos Gitaï propose une expérience filmique unique avec son dernier long métrage en salles à partir du 6 mars 2024, intitulé « Shikun ». Ce film se déroule dans les méandres d’un bâtiment portant le même nom, où des hommes et des femmes se croisent et discutent de divers sujets, offrant ainsi une réflexion implicite sur l’histoire et le destin d’Israël. Parmi ces trajectoires, le personnage interprété par la comédienne française Irène Jacob, qui voit apparaître des rhinocéros menaçants, est le fil rouge de ce récit évoquant, entre autres, le conflit israélo-palestinien. Le film s’inspire de la pièce « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco, une dénonciation du totalitarisme.

Le casting de « Shikun » réunit une pléiade d’acteurs fidèles à Amos Gitaï, tels que Yaël Abecassis, Hana Laslo, Naama Preis, Bahira Ablassi et Pini Mittelman. La mise en scène du film emprunte à l’univers du théâtre, avec des plans séquences qui permettent de suivre de près les personnages dans leurs déambulations.

Une allégorie théâtrale dans un immeuble emblématique

Le long métrage a été tourné dans un immeuble de logement social à Beer-Sheva, dans le sud d’Israël, correspondant à l’une des définitions du mot « Shikun » en hébreu, à savoir un refuge. Dans cet huis clos, l’histoire d’Israël se déploie, entre la Shoah et le conflit avec la Palestine. Le contexte de protestations contre les réformes judiciaires antidémocratiques menées par le gouvernement israélien ajoute une acuité troublante au film.

La récente attaque du Hamas contre Israël, survenue le 7 octobre, et la guerre qui s’en est suivie, donnent une résonance particulière au long métrage, mettant en lumière les aspirations à la paix partagées par de nombreux Israéliens et Palestiniens. Des dialogues en hébreu et en arabe soulignent cette quête de paix, tandis que la critique de l’occupation des territoires palestiniens est également abordée. Le film interpelle sur les conséquences désastreuses de cette occupation, à travers des échanges poignants entre les personnages.

Une approche déroutante et symbolique de la réalisation

La mise en scène de « Shikun » se veut déroutante, avec des personnages solitaires ou en groupe apparaissant de manière abrupte, sans explication claire. Les dialogues éclairent cependant sur les intentions et la symbolique des choix d’Amos Gitaï. L’utilisation des langues hébraïque et arabe sans distinction à l’écran est une volonté du réalisateur de ne pas rendre son film didactique, laissant place à une interprétation plus personnelle et instinctive de l’œuvre. Le film requiert donc une certaine sensibilité pour en appréhender toute la subtilité.

La fiche technique de « Shikun »

Genre : Fiction
Réalisateur : Amos Gitaï
Distribution : Irène Jacob, Yaël Abecassis, Hana Laslo, Bahira Ablassi, Menashe Noy, Naama Preis, Pini Mittelman
Pays : Israël, France
Durée : 1h25
Sortie : 6 mars 2024
Distributeur : Epicentre films

Synopsis : Inspiré de la pièce d’Eugène Ionesco, le film retrace l’émergence de l’intolérance et de la pensée totalitaire à travers une série d’épisodes quotidiens se déroulant en Israël, dans un seul bâtiment, le Shikun. Au sein de ce groupe hétérogène de personnes de différentes origines et langues, certains se transforment en rhinocéros, tandis que d’autres résistent. Une métaphore ironique de la vie dans nos sociétés contemporaines.

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