Feria de Séville : Tradition andalouse attire des milliers de personnes

La robe de flamenco, une tradition andalouse qui suit les modes
          La Feria de Séville, fête d'une semaine, attire chaque année des centaines de milliers de personnes dans la capitale andalouse où se croisent cavaliers en habits traditionnels et "flamencas"

Chaque année, la Feria de Séville, une fête d’une semaine, rassemble des centaines de milliers de visiteurs dans la capitale andalouse. Les rues se remplissent de cavaliers vêtus d’habits traditionnels et de « flamencas », créant une atmosphère festive et colorée. Cet événement incontournable de la culture andalouse est l’occasion pour les habitants et les touristes de profiter de spectacles équestres, de danses flamencas et de déguster des spécialités culinaires de la région. La Feria de Séville est un moment de partage et de convivialité où chacun peut découvrir et apprécier les traditions sévillanes dans une ambiance joyeuse et chaleureuse.

Création de robes de flamenco à Séville

Dans l’atelier de Luis Fernández à Séville, les clientes affluent pour essayer et choisir leur robe de flamenco, symbole traditionnel de l’Espagne. Luis Fernández, couturier espagnol, veille attentivement aux essayages et ajuste les tenues à l’aide d’épingles. Les clientes, telles que Virginia Cuaresma, enfilent différentes robes aux couleurs vives et aux motifs traditionnels, dans l’effervescence de l’atelier en pleine préparation pour la Féria de Séville.

La robe de flamenco, ajustée et ornée de volants sur les jupons et les manches, existe depuis plus d’un siècle. Portée avec un châle, des bijoux et les cheveux relevés en chignon, elle incarne l’image de la femme andalouse et est devenue emblématique de l’Espagne. Cette tenue met en valeur la silhouette féminine, avec un décolleté généreux et une forme en sablier, soulignant la taille, les hanches et la poitrine.

Virginia Cuaresma, géographe de 34 ans, voit dans le port de la robe de flamenco un moyen de perpétuer les traditions andalouses et de rendre hommage à sa grand-mère, qui lui confectionnait des robes similaires lorsqu’elle était enfant.

Sentiment anti-français

Luis Fernández, passionné de la Feria, s’est spécialisé dans la création de robes de flamenco dès 2012. Selon lui, cette tenue régionale est la seule à évoluer avec la mode et à intégrer les nouvelles tendances. Inspirée des vêtements des « majo », portés à l’origine par les classes populaires madrilènes et immortalisés par Goya, la robe de flamenco a été adoptée par les classes aisées à Séville au XIXe siècle, en réaction au rejet de la mode française en Espagne.

Au XXe siècle, la robe de flamenco a pris sa forme actuelle et est devenue populaire grâce à la professionnalisation du flamenco et à la multiplication des écoles de danse andalouses. Elle s’inspire également des tenues des Gitanes vendant des beignets lors des ferias.

Image de l’Espagne

Dans les années 1960, sous la dictature de Franco, la robe de flamenco a été utilisée pour promouvoir l’Espagne en tant que destination touristique, devenant ainsi un symbole du pays à l’étranger. Plus récemment, cette tenue traditionnelle a inspiré de grands couturiers et maisons de mode, tels que Dior, qui ont intégré des éléments flamenco dans leurs collections.

À Séville, les couturiers suivent les tendances de la mode internationale et participent à la Semaine Internationale de la Mode Flamenca depuis 1995. Des créateurs comme Luis Fernández proposent des robes de flamenco haut de gamme, mais il existe également des options plus abordables dans des enseignes spécialisées.

Pour des clientes comme Virginia Cuaresma, acheter une nouvelle robe de flamenco chaque année est essentiel pour ne pas porter la même tenue d’une année sur l’autre, surtout lors du premier jour de la Féria.

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