ExxonMobil supprime 677 emplois en France, Esso vend raffinerie de Fos-sur-Mer et dépôts

Le géant pétrolier ExxonMobil supprime 677 emplois en Seine-Maritime, Esso vend sa raffinerie de Fos-sur-Mer et deux dépôts
          Le groupe américain réduit ses activités en France, notamment sur sa plateforme de Gravenchon, en Normandie, pour des questions de compétitivité.

La société américaine diminue ses opérations en France, spécifiquement sur son site de Gravenchon en Normandie, en raison de problèmes de compétitivité.

ExxonMobil réduit ses activités en France

Le géant pétrolier ExxonMobil a annoncé le 11 avril la cessation de presque toutes ses activités de pétrochimie sur sa plateforme de Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Cette décision entraînera la suppression de 677 emplois, principalement sur ce site normand, où ExxonMobil et ses filiales exercent diverses activités liées au pétrole.

La majorité des 1 926 salariés sur la plateforme de Gravenchon travaillent pour la raffinerie Esso, spécialisée dans la fabrication de carburants et de lubrifiants. Cette activité n’est pas affectée par les suppressions d’emplois. C’est la branche pétrochimie qui sera presque entièrement arrêtée, pour des raisons de compétitivité.

Plus de 500 millions d’euros de pertes

Selon la direction d’ExxonMobil Chemical France, le site n’est plus économiquement viable face à la concurrence internationale. L’usine exploite un vapocraqueur, une installation utilisée dans la fabrication de plastiques, de caoutchouc et d’autres résines. Ce vapocraqueur, situé à Port-Jérôme, date des années 60 et a une capacité de production limitée. De nouveaux équipements beaucoup plus grands ont récemment été construits, principalement en Chine et aux États-Unis, et peuvent produire jusqu’à 5 fois plus à des coûts bien inférieurs.

ExxonMobil Chemical France pointe du doigt les coûts élevés en Europe, notamment en matière d’énergie. L’entreprise estime ses pertes à plus de 500 millions d’euros depuis 2018. Charles Amyot, président des sociétés du groupe ExxonMobil en France, déclare : « Malgré notre longue histoire industrielle, nous ne pouvons pas continuer à fonctionner avec de telles pertes« . Le vapocraqueur sera donc mis à l’arrêt cette année, avant le départ des salariés l’année prochaine. Ce sont donc 677 personnes, dont près de 650 sur le site normand et 30 au siège en Île-de-France, qui seront concernées.

Esso veut céder sa raffinerie de Fos-sur-Mer

À Port-Jérôme, la raffinerie ne sera pas touchée par les suppressions d’emplois. Cependant, Esso, filiale d’ExxonMobil, annonce qu’elle souhaite vendre sa raffinerie du sud de la France. Le pétrolier envisage de céder sa raffinerie de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que ses dépôts à Toulouse et près de Lyon, à Villette-de-Vienne, en Isère. Esso assure que cette décision n’est pas liée à celles concernant le site normand, mais s’inscrit dans sa stratégie à long terme pour la gestion de ses actifs, et que l’offre est intéressante.

Des négociations exclusives sont en cours avec la société Rhône Énergies, un consortium regroupant un opérateur de raffineries et un négociant du marché de l’énergie. Esso et Rhône Énergies espèrent finaliser la transaction d’ici la fin de l’année. Si cela se concrétise, les 310 salariés concernés seront transférés à la nouvelle entité. Ainsi, l’américain Esso n’aura plus qu’une seule raffinerie en France, celle de Port-Jérôme, mais ses stations-service du sud de la France resteront sous son logo rouge et blanc.

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