Les célébrations en l’honneur du Débarquement, qui ont été initialement initiées par les habitants locaux, se sont progressivement transformées en événement de portée internationale avec le temps.
Joe Biden participe aux commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie
Le mercredi 5 juin, Joe Biden est arrivé en France pour prendre part aux cérémonies commémoratives du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, qui se dérouleront jeudi à Omaha Beach, près de Caen. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement seront présents pour cet événement historique. Cependant, ces commémorations n’ont pas toujours été aussi importantes. Elles étaient même assez modestes pendant longtemps.
En 1954, pour le 10e anniversaire du Débarquement, seul le président français de l’époque, René Coty, était présent. C’était déjà plus que les années suivantes, car le général de Gaulle refusait de se rendre en Normandie un 6 juin. Il ne voulait pas célébrer le débarquement des alliés anglo-américains et canadiens, préférant commémorer le débarquement de Provence, où les troupes françaises étaient plus impliquées.
En 1984, une ampleur nouvelle
C’est à partir du 40e anniversaire en 1984 que les commémorations du Débarquement de Normandie ont pris de l’ampleur. François Mitterrand a alors fait de cet événement un rendez-vous diplomatique majeur. Sept chefs d’État furent invités, et pour la première fois, un président américain, Ronald Reagan, s’est déplacé pour l’occasion.
La reine d’Angleterre Elizabeth II et le Premier ministre canadien Pierre Trudeau étaient également présents. Tous se sont retrouvés sur la plage d’Utah Beach, où François Mitterrand a prononcé ces paroles : « L’ennemi de l’époque n’était pas l’Allemagne mais le pouvoir, le système et l’idéologie qui s’étaient emparés d’elle ».
L’Allemagne et la Russie invitées pour la première fois en 2004
Il a fallu attendre encore 20 ans pour que l’Allemagne et la Russie soient invitées aux commémorations du Débarquement. En 2004, l’Allemagne a participé pour la première fois aux cérémonies du D-Day, 60 ans après l’événement historique. L’image symbolique de cette année-là fut l’étreinte entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder, non pas sur la plage mais devant le mémorial de Caen.
Le discours du chancelier allemand a débuté par ces mots : « Ce n’est pas l’ancienne Allemagne de ces années sombres que je représente aujourd’hui. Mon pays a retrouvé sa place au sein de la communauté des peuples civilisés ».
Un événement diplomatique
En 2014, pour le 70e anniversaire, les vétérans étaient moins nombreux mais les commémorations avaient toujours un fort impact diplomatique. En effet, à cette époque, la guerre dans l’est de l’Ukraine et en Crimée avait déjà commencé. Vladimir Poutine était invité malgré des relations tendues avec Barack Obama. Ce dernier et le président russe ont pu se retrouver lors du déjeuner des chefs d’État.
En coulisse, François Hollande et Angela Merkel ont réussi à réunir le président russe et le président ukrainien. C’est ainsi qu’est né le « format Normandie » (Ukraine, Russie, France, Allemagne réunies), un format qui s’est répété à de nombreuses reprises jusqu’en 2022 et l’invasion de l’Ukraine.