État d’urgence en Nouvelle-Calédonie : Ancien ministre met en garde contre la force, appel au consensus

État d'urgence en Nouvelle-Calédonie : "On ne passe pas en force en Nouvelle-Calédonie, au risque de soulever la tempête", souligne l'ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas
          L'ancien ministre estime que "l'État est un acteur qui doit parler de manière indifférenciée aux uns et aux autres mais depuis quelques années, le sentiment s'est installé qu'il ne s'adressait qu'aux loyalistes. Le consensus n'était pas rassemblé".

Selon l’ex-ministre, il est primordial pour l’État de s’adresser à l’ensemble de la population de manière équitable. Cependant, il constate qu’au fil des années, il semble que seuls les loyalistes bénéficient de cette attention, laissant de côté les autres parties prenantes. Cette situation a contribué à l’absence de consensus et de rassemblement autour des enjeux politiques.

La crise en Nouvelle-Calédonie selon Jean-Jacques Urvoas

Jean-Jacques Urvoas, ancien ministre de la Justice et rapporteur en 2015 de la mission d’information permanente sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, met en garde contre toute tentative de passage en force dans l’archipel. Il souligne que les récentes émeutes survenues après l’adoption d’un texte élargissant le corps électoral ont entraîné la mort de quatre personnes, dont un gendarme.

Selon lui, les propositions concernant le futur statut de la Nouvelle-Calédonie ne sont pas propices au consensus. Il insiste sur le fait que la loi et le droit ne doivent pas être imposés par la force, mais doivent résulter d’un dialogue et d’une concertation. Il déplore le manque de consensus et estime que l’État doit être un acteur impartial, capable de s’adresser à toutes les parties prenantes de manière équitable.

Un échec collectif et un ultimatum

L’appel à l’état d’urgence lancé par Emmanuel Macron est interprété par Jean-Jacques Urvoas comme le signe d’un échec collectif des négociateurs. Il regrette que les loyalistes et les indépendantistes n’aient pas réussi à convaincre au-delà de leur propre camp, et estime que la situation actuelle nous ramène des décennies en arrière en ce qui concerne les questions de maintien de l’ordre.

Emmanuel Macron a annoncé que le Congrès chargé de valider la réforme constitutionnelle ne se réunira pas avant la fin juin, laissant ainsi la place aux discussions. Pour Jean-Jacques Urvoas, cette date représente un ultimatum inutile. Il estime que l’enjeu dépasse largement les considérations de calendrier et qu’il est essentiel de prendre le temps nécessaire pour construire un avenir durable pour la Nouvelle-Calédonie.

En conclusion, l’ancien ministre souligne l’importance de respecter les traditions et les pratiques de dialogue propres à la culture océanienne. Il appelle à la patience et à la compréhension mutuelle, afin de trouver des solutions durables et pacifiques pour l’avenir de l’archipel.

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