La sécurité des Jeux olympiques 2024 est une priorité absolue pour les autorités, qui restent vigilantes face aux menaces potentielles d’attaques terroristes par drones. Afin de se préparer au mieux à d’éventuels scénarios de ce type, des exercices grandeur nature sont mis en place en collaboration avec l’armée de l’air. Ces simulations permettent de tester la réactivité des forces de sécurité et de mettre en place des stratégies de prévention efficaces pour garantir la sécurité des spectateurs et des athlètes lors de l’événement sportif mondial.
Les Jeux olympiques face à la menace des drones
Les Jeux olympiques sont confrontés à une menace potentielle : l’utilisation de drones à des fins terroristes, comme le transport d’explosifs dans les stades ou les sites olympiques. Pour contrer cette menace, les autorités prennent des mesures drastiques. En effet, l’armée de l’air se prépare activement en organisant des exercices grandeur nature sur la base aérienne 107 de Villacoublay, dans les Yvelines, en région parisienne.
Sur le vaste ciel de la base aérienne de plus de 320 hectares, deux drones effectuent des survols des bâtiments. Les militaires réagissent immédiatement en les neutralisant : « L’ordre de brouillage est donné aux opérateurs, ils braquent les fusils brouilleurs. » Des fusils de grande taille, pesant 12 kilos et mesurant un mètre, sont pointés vers le ciel par une dizaine de soldats. En quelques secondes, les deux drones sont stoppés net par le brouillage.
Fusil brouilleur et fusil lance filet
Cette méthode de brouillage, basée sur des ondes radio électroniques, sera largement utilisée pendant les Jeux olympiques. Le général Arnaud Bourguignon, responsable de la protection aérienne des Jeux, explique le fonctionnement de cette technique : « Ces militaires, équipés de fusils brouilleurs, seront munis d’une tablette pour repérer les drones dans leur zone. Ils recevront ensuite l’ordre de les brouiller au plus près du sol. »
Lors de la Coupe du monde de rugby en France, 24 drones ont été neutralisés grâce à cette méthode. En plus des fusils brouilleurs, d’autres outils seront déployés pour contrer les drones. Sébastien, membre de la brigade anti-drone de la gendarmerie, porte sur son épaule un fusil lance filet de 1,50 mètres de long : « Ce fusil a une portée allant jusqu’à 100 mètres. Il déploie un filet de 2,80 m sur 2,80 m équipé d’un parachute, ce qui permet au drone de ne pas chuter brutalement mais de descendre en douceur. »
À Paris, une quinzaine de tourelles seront également déployées pour détecter les drones sur plusieurs centaines de mètres. Ce dispositif, jugé lourd par le général Bourguignon, est néanmoins adapté à la menace : « Nous ne prendrons aucun risque. Cette menace est considérée comme élevée en raison du grand nombre de drones en circulation en France. C’est pourquoi nous prenons cette menace très au sérieux pour les Jeux olympiques. »
Dès la Coupe du monde de rugby, la neutralisation des drones était une priorité pour les autorités. Cependant, pour les Jeux olympiques, la tâche s’annonce bien plus difficile. Le général Bourguignon prévient : « C’est un véritable changement d’échelle. Nous devrons surveiller un grand nombre de sites simultanément, contrairement à la Coupe du monde de rugby où les événements étaient centrés sur un match à la fois. » Le nombre de drones en circulation en France ne cesse d’augmenter. Il y a sept ans, on en comptait 400 000. Selon un rapport sénatorial, on en dénombre aujourd’hui environ trois millions.
