Durcissement des règles assurance chômage pour le plein emploi : Gabriel Attal confirme calendrier

Réforme de l'assurance chômage : Gabriel Attal confirme un durcissement des règles "pour aller vers le plein emploi"
          Gabriel Attal a précisé, dans un entretien accordé à la "Tribune dimanche", que le gouvernement allait prendre un décret le 1er juillet pour que la réforme "puisse entrer en vigueur le 1er décembre".

Lors d’une interview avec la « Tribune dimanche », Gabriel Attal a indiqué que le gouvernement prévoyait de publier un décret le 1er juillet afin de mettre en œuvre la réforme dès le 1er décembre.

Les nouvelles règles de l’assurance chômage

Gabriel Attal a confirmé dans une interview publiée dans La Tribune Dimanche que les règles d’indemnisation de l’assurance chômage seront modifiées à partir du 1er décembre. L’objectif affiché par le Premier ministre est de tendre vers le plein emploi et de valoriser davantage le travail.

Ainsi, la durée d’indemnisation sera raccourcie à 15 mois dans les conditions actuelles, si le taux de chômage reste en dessous de 9%, pour les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans. Il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour bénéficier de l’indemnisation, contre 6 mois sur les 24 derniers mois actuellement, comme l’a précisé le chef du gouvernement. Ces mesures confirment les orientations données aux partenaires sociaux par la ministre du Travail, Catherine Vautrin, cette semaine.

Gabriel Attal a également annoncé que le gouvernement prendrait un décret le 1er juillet pour que la réforme soit effective le 1er décembre. Les modifications des règles d’indemnisation nécessitent une mise à jour des systèmes d’information de France Travail (ex-Pôle Emploi) qui ne peut se faire du jour au lendemain.

Création d’un « bonus emploi senior »

En plus des changements mentionnés, le Premier ministre a confirmé la mise en place d’un « bonus emploi senior ». Grâce à cette mesure, un senior au chômage qui retrouve un emploi moins bien rémunéré que son précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation de chômage et retrouver son niveau de rémunération initial pendant un an, comme expliqué par Gabriel Attal. Les syndicats ont rapporté que les salaires pourraient être compensés jusqu’à 3 000 euros. De plus, le gouvernement envisage la création d’un « index seniors » et la mise en place d’un « CDI senior ».

Le système de bonus malus sur les contrats courts, actuellement limité à sept secteurs d’activité et critiqué par le patronat, fera l’objet d’une évaluation pour déterminer s’il convient de l’étendre. Le président du Medef, Patrick Martin, a exprimé son soutien à la réforme tout en se disant opposé à une généralisation ou à une simple extension du bonus malus.

« Ce n’est pas une réforme d’économie »

Enfin, le Premier ministre a confirmé qu’un nouveau seuil serait ajouté pour réduire davantage la durée d’indemnisation, si le taux de chômage descend en dessous de 6,5%. Cependant, aucun chiffre précis n’a été avancé. Cette mesure, selon Gabriel Attal, vise à encourager le retour à l’emploi lorsque la croissance économique reprendra et que le taux de chômage diminuera. Il insiste sur le fait que cette réforme n’est pas motivée par des considérations économiques, mais vise à favoriser la prospérité et l’activité en augmentant le nombre de travailleurs et en renforçant le financement du système.

D’après le ministère du Travail, la réforme devrait permettre d’économiser 3,6 milliards d’euros et de créer 90 000 emplois supplémentaires. Le durcissement des conditions d’affiliation devrait à lui seul générer des économies de 2,8 milliards d’euros, selon la CGT.

Une mesure qui pénalise les jeunes

Les réactions à cette réforme sont mitigées. Denis Gravouil de la CGT estime qu’il s’agit d’une mesure anti-jeunes et dénonce l’absence de décision d’extension du bonus malus, qu’il interprète comme un alignement du gouvernement sur les intérêts du patronat. De son côté, Olivier Guivarch de la CFDT considère que l’objectif financier prime sur l’incitation au retour à l’emploi, mettant en garde contre les conséquences de ces mesures sur les travailleurs contraints d’accepter des emplois précaires pour s’en sortir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut