Documentariste Nicolas Philibert : cinéma rencontre psychiatrie patients singulière parole

Grand entretien



  

  
  

      

  

  
    "Mon cinéma, c'est un cinéma de la rencontre" : le documentariste Nicolas Philibert donne à voir cette psychiatrie "qui essaye d'accueillir la parole singulière des patients"
          Le cinéaste poursuit son travail sur la psychiatrie avec deux nouveaux films qui complètent "Sur l'Adamant", sacré Ours d'Or à Berlin en 2023. Ces trois films composent un triptyque à la fois bouleversant et passionnant.

Le réalisateur continue d’explorer le thème de la psychiatrie à travers deux nouvelles œuvres cinématographiques qui viennent s’ajouter à son précédent film, récompensé par l’Ours d’Or à Berlin en 2023, intitulé « Sur l’Adamant ». Ces trois films forment un ensemble cohérent et captivant, offrant une vision profonde et émouvante sur le sujet.

Nicolas Philibert, le documentariste de la psychiatrie

Dans l’espace paisible de son bureau à Paris, Nicolas Philibert, réalisateur du célèbre film « Être et avoir » (2002), nous ouvre les portes de son univers pour discuter de ses deux derniers films. Après « Sur l’Adamant », il poursuit son exploration du monde de la psychiatrie avec « Averroès et Rosa Parks », sorti le 20 mars, et « La machine à écrire et autres sources de tracas », prévu pour le 17 avril. Ces films nous plongent au cœur de l’hôpital Esquirol, en banlieue parisienne, pour une immersion dans l’intimité des patients.

Un regard sur la psychiatrie contemporaine

Nicolas Philibert nous explique que l’idée de réaliser ces films est née de sa volonté de montrer la réalité complexe de la psychiatrie en France, confrontée à de nombreux enjeux. En effet, la sectorisation de la psychiatrie et le manque de moyens humains menacent aujourd’hui ce domaine de la santé. À travers ses documentaires, le réalisateur souhaite mettre en lumière le travail des soignants et la parole singulière des patients, souvent oubliée ou stigmatisée.

La parole des patients, au cœur du récit

En filmant les entretiens entre les patients et les soignants, Nicolas Philibert met en lumière la richesse et la profondeur des échanges qui s’y déroulent. Les patients racontent leurs peurs, leurs angoisses, mais aussi leurs espoirs et leurs questionnements sur le monde qui les entoure. Le réalisateur souligne l’importance de donner la parole à ces personnes souvent marginalisées, et de montrer la complexité de leurs parcours et de leurs émotions.

Une approche cinématographique subtile

Nicolas Philibert privilégie un style de réalisation qui laisse la place à la parole et à l’expression des patients. En évitant un montage trop haché, il permet aux spectateurs de s’immerger dans l’univers des personnages et de partager leurs émotions. Le réalisateur compare son travail de montage à une partition musicale, où chaque parole, chaque silence, chaque regard contribue à créer une atmosphère unique.

Une réflexion sur la frontière entre documentaire et fiction

En explorant le monde de la psychiatrie à travers ses films, Nicolas Philibert questionne la frontière entre réalité et fiction. Selon lui, la parole des patients est un territoire fertile où se mêlent réel et imaginaire, vérité et interprétation. En donnant la parole à ces personnes souvent marginalisées, le réalisateur nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à la folie, à la fragilité et à la différence.

Un cinéma de la rencontre et de l’humanité

Pour Nicolas Philibert, le cinéma est avant tout une invitation à la rencontre, à l’échange et à la découverte de l’autre. À travers ses films, le réalisateur nous emmène au cœur de la vie des patients psychiatriques, nous invitant à partager leur quotidien, leurs émotions et leurs questionnements. Son travail documentaire est un hommage à la diversité et à la richesse de l’expérience humaine, dans toute sa complexité et sa profondeur.

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