Selon Camille Grand, expert au sein du Conseil européen pour les relations internationales, il est de plus en plus évident que la France et l’Allemagne ne partagent pas les mêmes positions concernant la crise en Ukraine. Il estime également que les deux pays ont des approches divergentes quant à la gestion de l’opinion publique.
Emmanuel Macron en République tchèque pour soutenir l’Ukraine
Emmanuel Macron s’est exprimé lors de son déplacement en République tchèque le mardi 5 mars, soulignant qu’il était nécessaire de secouer les alliés de l’Ukraine. Il a exhorté ces alliés à ne pas faire preuve de lâcheté face à une Russie qu’il qualifie d’inarrêtable. Le président français a également réaffirmé son soutien en assumant ses propos controversés concernant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine, un pays en proie à la guerre.
Camille Grand, un ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN et chercheur au sein du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), estime que les déclarations de Macron visent principalement les autres pays européens en appelant à un sursaut stratégique. Il souligne également que ces propos sont destinés à envoyer un message à Vladimir Poutine, affirmant que la France est prête à aller plus loin si nécessaire.
Des tensions entre la France et l’Allemagne
Les déclarations d’Emmanuel Macron ont provoqué des réactions mitigées en Allemagne. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a réagi en indiquant que les discussions sur le courage n’étaient pas utiles pour résoudre les problèmes en Ukraine. Il a souligné que l’Allemagne contribuait également de manière significative au soutien de l’Ukraine en termes de livraisons militaires.
Camille Grand a également noté que l’Allemagne était le deuxième plus grand soutien de l’Ukraine en matière de livraison militaire, soulignant que l’Allemagne n’était pas inactive dans ce domaine. Il a souligné les différences de communication entre Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, le premier cherchant à mobiliser les opinions publiques européennes tandis que le second adoptait une approche plus prudente pour ne pas inquiéter l’opinion publique allemande.
